01/04/2016

[Live Report] Periphery + Veil Of Maya + Good Tiger (CCO Villeurbanne)

Ce ne sont généralement pas les mêmes motivations qui peuvent nous pousser à aller à tel ou tel concert. Pour certains, on y va parce qu'on a apprécié, digéré maintes et maintes fois la discographie d'un groupe, qu'on connaît les textes sur le bout des doigts et qu'on veut profiter du spectacle en Live. Pour d'autres, on y va parce qu'on sait que ça sera un bon moment, que les mouvements de foule permettront de faire du sport pour les six mois à venir et qu'on terminera en nage en ayant pris une bonne calotte dans les oreilles (coucou les concerts de Punk et Hardcore). Enfin, il y a ceux où on remercie les orgas avant même d'y être allé pour proposer un prix raisonnable et découvrir des groupes sur scène, qui jouent leur musique, et se faire une idée. Oui, c'est un peu la définition de la curiosité, en somme.

Cette fois, c'était donc pour la troisième raison que j'avais traîné ma carcasse au CCO de Villeurbanne. C'était le 14 décembre 2015.

Certes, il m'arrive d'écouter du Djent mais je dois avouer que Periphery n'a jamais fait partie de ma discothèque et que je ne me suis jamais attardé sur la discographie du groupe. Encore moins en ce qui concerne Veil Of Maya. Non, ma came, c'est davantage Tesseract, Monuments, Animals As Leaders ou même Hacktivist. C'était donc l'occasion d'aller voir ça de plus près et se faire une idée. En ce qui concerne Good Tiger, je dois admettre que c'est même davantage ce groupe qui a motivé mon déplacement. Depuis la sortie du premier album courant 2015, A Head Full Of Moonlight, la découverte du nouveau groupe d'Elliot Coleman (ex-Tesseract) a été une très bonne surprise et un plaisir pour les oreilles. L'envie de découvrir ce "super-groupe" sur scène a donc été plutôt forte.

Good Tiger au CCO © Lukas Guidet
Comme mes souvenirs sont un peu flous depuis cet événement, j'irai droit au but, me focalisant sur les émotions et impressions qu'il me reste de cette soirée. Déjà, je me suis pointé un peu à la bourre et Good Tiger était déjà sur scène. Heureusement, je n'avais pas raté grand chose et ai pu profiter de morceaux comme "67 Pontiac Firebird", "I Paint What I See", "Snake Oil" ou encore "Where Are The Birds" en clôture du set. De toute façon, le groupe n'ayant qu'un album au compteur et celui-ci avoisinant guère plus d'une demie-heure de durée, la troupe de Coleman et ses potes pouvait presque se permettre de jouer sa galette en intégralité, même en tant que première partie de soirée. Le verdict est favorable : musicalement, ça groove, ça a la pêche et Coleman chante juste. Reste que le scream n'est définitivement pas son domaine et que l'exercice sur scène est plutôt raté. D'ailleurs, le public n'était pas vraiment là pour du chant clair et les commentaires négatifs sur le groupe ont fusé dès la première entracte. Personnellement, j'ai apprécié la performance, c'était carré et surtout, le son était loin d'être mauvais, les instruments étant parfaitement audibles.

Veil Of Maya au CCO © Lukas Guidet
C'est ensuite Veil Of Maya qui est arrivé sur scène et là, déferlante de violence. Un contraste très fort avec Good Tiger (en même temps, la musique de Veil Of Maya est considérée comme du Deathcore Djent ou quelque chose dans ce goût-là), mais le public était de toute façon davantage venu pour ça et la salle a soudainement pris une toute autre allure, la température montant nettement d'un cran. Avec seulement trois musiciens, le groupe ne fait pas vraiment dans l'atmosphérique, planant ou fouillé en textures. C'est direct, pêchu, et ça tape fort. Les gars ont sorti les sept cordes... tant à la guitare qu'à la basse. Cette impressionnante basse au manche tellement large qu'on se demande comment il est possible d'en jouer convenablement. D'ailleurs, le bonhomme derrière cette dernière n'est pas un manchot et s'accorde des lignes au tapping plutôt sympa. Il faut aussi reconnaître que Marc Okubo, à la guitare, est plutôt dégourdi de ses deux mains et apparaît comme une version plus excitée de Tosin Abasi. Seul bémol, les balances qui, il faut bien l'avouer, étaient plutôt mauvaises et qui n'ont pas permis de profiter au mieux de ce genre de passages instrumentaux réellement intéressants. Le groupe jouera son set avec un entrain certain, chaque musicien prenant bien possession de la scène et Lukas ne se privant pas d'échanges avec la fosse (comme sur la photo ci-contre). Reste que le groupe, qui a souvent changé de line-up au cours de ces dix dernières années, a l'air de plutôt prendre son pied même si certaines nouvelles compositions, qui comportent pas mal de chant clair, n'ont décidément pas plu à tout le monde (certains diront même en sortant qu'ils n'étaient pas venus ce soir-là pour écouter de la "chorale", avec un sarcasme appuyé). Dans tous les cas, Veil Of Maya avait son public pour cette soirée et la fosse a eu l'air d'apprécier le show. C'était poussif, violent, mais ça valait le déplacement : j'étais curieux de voir à quoi ça ressemblait, je n'ai pas été déçu. Toutefois, je ne pense pas me lancer dans l'écoute de la discographie du groupe prochainement, - désormais je vois plus ou moins de quoi il en retourne - et même si je pense arriver à apprécier, c'est pas trop ma came, je dois l'admettre.

Periphery au CCO © Lukas Guidet
Puis, ça a été le tour de Periphery, les stars de cette soirée : Misha Mansoor et sa bande ont alors pris possession de la scène. C'est d'ailleurs assez surprenant de voir que, pendant toute la durée du set de cette tête d'affiche, le bonhomme, qui est à l'origine de la formation du groupe, qui s'occupe de la production et qui est actuellement le seul à avoir survécu aux nombreux changements de line-up, reste tant en retrait sur la scène en comparaison de ses collègues qui assurent véritablement le spectacle. En même temps, Periphery fait partie de ces quelques formations Djent à compter trois guitaristes dans leurs rangs, ce qui fait pas mal de monde sur scène. Le fait qu'un musicien reste tapi dans l'ombre et laisse le champ libre à ses confrères ne se voit pratiquement pas dans ce genre de circonstances. Bref. Periphery n'était pas là pour faire de la figuration et a su honorer le large public qui s'était déplacé pour voir les gaillards sur scène. Le groupe jouera une dizaine de morceaux en plus de trois après le rappel. Un set relativement chargé, donc, qui aura fait plaisir aux fans, sans aucun doute. Comme dit plus haut, je ne suis pas un fin connaisseur de la musique du groupe et suite à cette performance, je reste un peu mitigé : Periphery fait du Djent, c'est sûr, mais je n'arrive pas à accrocher. Néanmoins, le spectacle donné ce soir-là était plaisant à voir, les gars se démenant sur scène, occupant bien l'espace et ne tarissant pas d'échanges avec le public. Un détail qui fait plaisir à voir et où chacun y trouve son compte, tant les fans au premier rang que les artistes eux-mêmes. Après, on aime la musique de Periphery ou on n'aime pas. Personnellement, j'ai du mal à y trouver une ligne directrice claire, le chant étant bien trop hétérogène et les ambiances variant énormément d'un morceau à l'autre. Mais cela est sans doute dû à ma maigre connaissance de la discographie du groupe.

Une soirée "découverte" plutôt sympa placée sous le signe du Djent même si la musique de Good Tiger n'appartient pas au genre. Une nouvelle soirée au prix abordable et une fois de plus organisée par l'équipe de Sounds Like Hell Productions qu'on peut remercier. C'est grâce à ce genre d'événement qu'on peut aller voir des choses qu'on n'a pas nécessairement l'habitude d'écouter chez soi, sans parler du fait que les trois groupes sont américains et ne se limitent donc pas à la capitale pour jouer dans l'hexagone. Tous les crédits photo reviennent à Lukas Guidet et vous pouvez aller voir le reste de ses photos via l'album Facebook de cette soirée.

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