Un clip dont le format 4/3 en étonnera plus d'un et qui rappelle une époque télévisuelle désormais révolue. On y voit un homme apparemment ivre (l'acteur John Hawkes) déambuler la nuit et qui se voit rejoindre par quatre autres personnes pour une chorégraphie au beau milieu de ce qui semble être une piscine vide... Une allégorie de la mort ? De la dépression ? Un simple délire d'après cuite ? Difficile à dire. Cela dit, un détail musical semble en titiller plus d'un : ce morceau ressemble étrangement au titre "A Wolf At The Door" de Radiohead et sorti en 2003, mais avec un tempo plus lent. Et ça y ressemble effectivement.
29/01/2016
[Vidéo] Massive Attack, Tricky & 3D : "Take It There"
On avait parlé de Raised Fist qui n'avait rien sorti depuis 2009 et faisait son grand retour en 2015 avec l'album From The North mais voilà que Massive Attack nous pond le même scénario en ce début d'année 2016. Pas d'album sorti depuis Heligoland en 2010 mais voilà qu'un EP est annoncé et possiblement un album juste derrière. "Take It There" est donc extrait de cet EP intitulé Ritual Spirit et marque une nouvelle collaboration entre le groupe, Tricky et 3D. Que du bonheur pour les fans, surtout que rien ne laissait présager ça depuis certains propos tenus par Tricky. Et c'est avec un clip que ce titre est servi.
Un clip dont le format 4/3 en étonnera plus d'un et qui rappelle une époque télévisuelle désormais révolue. On y voit un homme apparemment ivre (l'acteur John Hawkes) déambuler la nuit et qui se voit rejoindre par quatre autres personnes pour une chorégraphie au beau milieu de ce qui semble être une piscine vide... Une allégorie de la mort ? De la dépression ? Un simple délire d'après cuite ? Difficile à dire. Cela dit, un détail musical semble en titiller plus d'un : ce morceau ressemble étrangement au titre "A Wolf At The Door" de Radiohead et sorti en 2003, mais avec un tempo plus lent. Et ça y ressemble effectivement.
Un clip dont le format 4/3 en étonnera plus d'un et qui rappelle une époque télévisuelle désormais révolue. On y voit un homme apparemment ivre (l'acteur John Hawkes) déambuler la nuit et qui se voit rejoindre par quatre autres personnes pour une chorégraphie au beau milieu de ce qui semble être une piscine vide... Une allégorie de la mort ? De la dépression ? Un simple délire d'après cuite ? Difficile à dire. Cela dit, un détail musical semble en titiller plus d'un : ce morceau ressemble étrangement au titre "A Wolf At The Door" de Radiohead et sorti en 2003, mais avec un tempo plus lent. Et ça y ressemble effectivement.
28/01/2016
[Vidéo] Keys And Promises : "Be There And Gone"
Parlons un peu d'un de ces groupes français qui puise sa force dans tout ce que les Etats-Unis nous ont offert pendant les années 1990 et 2000 (un peu comme Seven Eyed Crow, entre autres). Keys And Promises nous vient d'Alsace et on ne cite pas les groupes qui nous reviennent en tête à l'écoute de ce titre qu'est "Be There And Gone" tant ils sont nombreux !
Le groupe a sorti son EP Transition le 15 janvier 2016 chez M&O Music et ce clip aux belles images réalisé par CHS Prod (à qui on doit notamment certains clips de Smash Hit Combo, autre formation alsacienne).
Le groupe a sorti son EP Transition le 15 janvier 2016 chez M&O Music et ce clip aux belles images réalisé par CHS Prod (à qui on doit notamment certains clips de Smash Hit Combo, autre formation alsacienne).
[Live Report] Vesperine + Lòdz + Ommatidia (La Marquise - Lyon)
Il pleuvait comme vache qui pisse et la soirée semblait plutôt mal emmanchée pour les trois groupes de cette release party mais ce n'est pas la météo qui aurait pu mettre à mal l'ambiance qui régnait à La Marquise ce samedi 3 octobre 2015.
C'est pourtant une péniche presque vide qu'on a découvert à l'ouverture des portes. La lourde pluie en avait sans doute découragé plus d'un mais il faut souligner qu'à Lyon, on se déplace rarement pour les premières parties, préférant se faire un p'tit "bouchon" entre potes avant ou un apéro au sec dans le salon d'un partenaire de concert. Il n'y a que lorsqu'on préfère se remplir l'estomac à base de bière dans une fosse presque vide qu'on fait l'impasse sur le dîner - et aussi quand on est curieux de découvrir un ou des groupes qu'on ne connaît pas, les premières parties étant souvent réservées à des anonymes ou presque.
C'est donc Ommatidia qui se chargeait de la première partie ce soir-là. Les parisiens avaient été invités par Lòdz pour assurer la première partie de cette soirée. Le groupe, formé en 2010, a depuis sorti deux albums et évolue dans un genre qu'il définit lui-même de Dark Métal Mélodique. Bien que les versions studios profitent d'une bonne qualité sonore (écouter un extrait avec "Sunspot"), les goûts et les couleurs, ça ne s'explique pas toujours et la musique du groupe ne m'a pas touché lors de cette soirée. Il y a pourtant du travail à la composition mais ça n'aura pas suffi pour me faire vibrer. Dommage, peut-être, mais il y a fort à parier qu'Ommatidia a déjà son public et n'a de toute façon pas besoin de mon approbation pour continuer son petit bonhomme de chemin, comme on dit. Il faut aussi rappeler que les conditions n'étaient pas réunies pour que le groupe puisse s'exprimer au mieux tant la Marquise était vide à l'heure de son passage. Et, malheureusement pour eux, les gens qui s'étaient déplacés ce soir là étaient davantage venus pour les groupes locaux, il faut bien l'admettre.
C'est ensuite au tour de Lòdz de prendre possession de la scène et là, l'ambiance est soudainement toute autre. Les lyonnais n'avaient pas fait de concert à domicile depuis longtemps et le public n'a pas boudé son plaisir de retrouver la bande en Live. De plus, après un changement de line-up courant 2015 suite au départ de David à la guitare en fin d'année 2014, le groupe travaille désormais avec un nouvel homme : Olivier. Ce concert était donc l'occasion de le "présenter" au public et l'alchimie a l'air bonne entre ces quatre-là, Olivier semblant clairement prendre son pied à jouer les anciennes compos de ses nouveaux camarades en plus des nouvellement composées avec son aide. La fosse, qui s'était bien remplie pendant l'entracte, a manifesté sa joie au son d'anciens morceaux bien connus tels que "Leading The Rats" ou "Next To You". Pas le temps de placer des pièces trop longues comme le très bon "Close To The Flames" mais l'occasion de proposer de nouvelles compositions qui, il faut l'avouer, sonnent très... Lòdz. Il n'y a plus qu'à attendre un nouvel album pour se faire un idée mais tout cela semble suivre la même direction que ce qui avait été proposé sur Something In Us Died. Et ce n'est pas pour nous déplaire, finalement. Affaire à suivre, donc. Précisons aussi qu'Eric, au chant, malade la veille de cette soirée, a plutôt assuré comme un chef pour un mec cloué au lit vingt-quatre heures plus tôt !
Arrivent enfin les véritables stars de cette soirée. Les tout nouvellement signés chez Send The Wood Music et derniers petits protégés de Fabrice Boy : les cinq gars de Vesperine. Une soirée qui les mettait à l'honneur pour la sortie de leur premier EP Parmi Les Autres (extraits en écoute sur BandCamp), recueil de titres à la durée considérable, ce qui leur permettra de tenir un set complet avec seulement trois morceaux, et donc de jouer ce disque dans son intégralité. Musicalement, le groupe s'inscrit définitivement dans un registre Post-Métal teinté de beaucoup d'autres influences, chaque morceau s'étalant sur plusieurs minutes (plus de dix pour le morceau "Fin") et permettant des variations et pauses malgré une volonté de tenir les riffs sur la durée. Bien que moins touché par la musique de Vesperine que par celle de Lòdz, je suis obligé de souligner le côté captivant de ce travail musical qui s'étire sur la longueur à la frontière entre Post-Rock et Sludge, plongeant l'auditeur dans un univers à la fois lourd et mélancolique. Notons aussi que les textes sont en français et que les musiciens ont une présence scénique remarquable, ce qui est un véritable plus pour faire encaisser ces longues minutes de son en Live. On est hypnotisés et le set passe comme une lettre à la poste.
Une soirée fort agréable et surtout en bonne compagnie malgré une météo plutôt dégueulasse . Les crédits photo reviennent au bar Le Klub à Paris (pour le premier cliché) et à Patrick Roy (pour les deux suivantes). Remerciements aux gens présents lors de cette soirée et avec qui des mots d'amour on été échangés.
C'est pourtant une péniche presque vide qu'on a découvert à l'ouverture des portes. La lourde pluie en avait sans doute découragé plus d'un mais il faut souligner qu'à Lyon, on se déplace rarement pour les premières parties, préférant se faire un p'tit "bouchon" entre potes avant ou un apéro au sec dans le salon d'un partenaire de concert. Il n'y a que lorsqu'on préfère se remplir l'estomac à base de bière dans une fosse presque vide qu'on fait l'impasse sur le dîner - et aussi quand on est curieux de découvrir un ou des groupes qu'on ne connaît pas, les premières parties étant souvent réservées à des anonymes ou presque.
Ommatidia en concert à Paris au Klub courant 2015 |
Lòdz à La Marquise à Lyon lors de cette soirée |
Vesperine lors de cette Release Party |
Une soirée fort agréable et surtout en bonne compagnie malgré une météo plutôt dégueulasse . Les crédits photo reviennent au bar Le Klub à Paris (pour le premier cliché) et à Patrick Roy (pour les deux suivantes). Remerciements aux gens présents lors de cette soirée et avec qui des mots d'amour on été échangés.
27/01/2016
[Vidéo] Deluxe featuring - M - : "Baby That's You"
Quand on vient chercher Matthieu Chedid pour un featuring, c'est rarement par hasard. On peut rappeler "La Seine", le morceau chanté avec Vanessa Paradis pour le film Un Monstre à Paris (2011), entre autres. Cette fois, c'est Deluxe qui vient chercher la douceur de la voix de - M - pour un titre plein de love à l'intérieur : "Baby That's You", extrait du dernier album Stachelight sorti le 22 janvier 2016.
Un clip réalisé par le groupe aidé d'Alexandre Vignaud et animé à la main avec de petites marionnettes à l’effigie de LiliBoy et - M - qui vivent de folles aventures dans différents décors. Sympa.
Un clip réalisé par le groupe aidé d'Alexandre Vignaud et animé à la main avec de petites marionnettes à l’effigie de LiliBoy et - M - qui vivent de folles aventures dans différents décors. Sympa.
26/01/2016
[Vidéo] The Rodeo Idiot Engine : "Passing Daemons"
Ahhh ! Le Hardcore Chaotique à tendance Black avec ses clips où la nature est ultra-présente ! Cette noirceur, cette violence et pourtant, toute cette poésie dans les images ! Un truc tellement particulier que c'en est presque devenu une marque de fabrique. C'est tout sobrement que The Rodeo Idiot Engine présente son dernier clip pour "Passing Daemons" : la forêt, les rochers en bord de mer, le ciel gris. Tous ces éléments dans lesquels les musiciens aiment bien se fondre sont ici mis en scène avec un jeu de miroirs créant des fenêtres sur des scènes placées hors champ de la caméra. C'est con, mais on est constamment en train de se demander où se positionne le sujet par rapport au point de vue et quoi de plus métaphorique pour poser des images sur des textes tout aussi joyeux qu'un très parlant "I am not me" ? Notons d'ailleurs que les textes de cette troupe de basques sont parfois en français, et pas uniquement en anglais.
Ce morceau est extrait de l'album Malaise paru fin 2015 (en écoute intégrale via BandCamp) et le clip est réalisé par As Human Pattern. Et si vous aimez le genre, il est de rigueur de se (re)mater les clips d'autres groupes du même acabit comme The Prestige ou encore Plèvre. Âmes sensibles, s'abstenir.
Ce morceau est extrait de l'album Malaise paru fin 2015 (en écoute intégrale via BandCamp) et le clip est réalisé par As Human Pattern. Et si vous aimez le genre, il est de rigueur de se (re)mater les clips d'autres groupes du même acabit comme The Prestige ou encore Plèvre. Âmes sensibles, s'abstenir.
25/01/2016
[EP] Fossil Eyes : "Fall 2013"
Artiste : Fossil Eyes
EP : Fall 2013
Sortie : 2013
Genre : Emo Rock, Rock Progressif, Postcore
Label : Autoproduction
♥♥♥(♥)
> Ecouter et Télécharger gratuitement l'EP via BandCamp <
De qui on parle, déjà ? D'une bande originaire d'un bled du Michigan, aux Etats-Unis. Des gens qui font de la musique pour le plaisir et qui surtout ne demandent rien en retour, chacune de leur production étant littéralement offerte en téléchargement gratuit via la page BandCamp du groupe. Après une première démo de trois titres sortie courant 2012, le groupe proposait ce nouveau recueil un an plus tard, en automne, et le baptisait sobrement Fall 2013. On sent d'ailleurs chez le groupe un intérêt plus que faible pour nommer ses productions, chaque morceau ici n'ayant comme titre qu'un chiffre accompagné du terme "track". Plutôt sobre. Cependant, on notera tout de même la présence des textes postés sur cette page BandCamp et ça, c'est plutôt sympa.
Musicalement, ça donne quoi ? Fossil Eyes n'avait présenté que trois titres une année plus tôt mais il y avait du potentiel et surtout une intention musicale évidente. Ce Fall 2013 vient largement combler nos attentes avec des mélodies et compositions rudement bien fichues. Avec ce visuel nous donnant l'impression de souffrir d'un strabisme et qui s'inscrit dans le même registre que celui de la Demo 2012, Fossil Eyes proposait là une véritable évolution dans sa musique. Comme si le groupe avait grandi et mûri pour proposer quelque chose qui lui correspond et qui tirait sa force des trois titres déjà présentés. Un recueil de cinq pièces toujours dans la même direction Emo Rock/Post-plein-de-choses mais qui cette fois n'est pas avare en introductions et passages instrumentaux poétiques et inspirés. Un vrai plaisir surtout quand la musique communique autant d'émotions que ces textes torturés, chantés avec toujours la même colère et la même mélancolie. Il y a du travail et c'est un très bon moment qu'on passe à écouter les instruments s'exprimer pour porter une voix qui, dans un sens, rappelle Rou sur le premier album d'Enter Shikari (dans un autre registre toutefois). Entre l'intro jouissive de cette "Track 1" qui s'étire sur presque une minute et trente secondes, ces deux guitares semblant dialoguer sur "Track 2", ce final explosif sur "Track 3", cette guitare solo miroitante sur "Track 4" et "Track 5", il y a véritablement quelque chose qui se passe, qui prend aux tripes, comme si la voix n'était qu'un habillage venu s'ajouter avec harmonie aux instruments sans être véritablement nécessaire. Et, de ce fait, celle-ci se fond dans l'ensemble et devient un bonus permettant tout simplement de poser un message humain sur le langage de la musique. C'est fort et on y revient avec un (très) grand plaisir. Reste que ce chant pleurant ne plaira pas à tout le monde, il faut le reconnaître. En ce sens, Fossil Eyes aurait très bien pu être un groupe instrumental mais là n'est tout simplement pas l'objectif de la formation.
Et qu'est-ce qu'on nous raconte ? Comme dit plus haut, le groupe a aussi la générosité et surtout la bonne idée de fournir les textes de chacun de ses morceaux. Et ça, quand on ne parle pas couramment l'anglais, c'est une aide précieuse pour saisir le minimum de ce que Jared Koons veut nous raconter. Alors, évidemment, on sait plus ou moins que l'Emo, c'est (souvent) un condensé de sentiments enfouis et de frustration amoureuse. Dès le premier titre, on sent qu'il est question d'un rapport à une personne, d'une fin de relation, d'une rupture qui laisse un grand vide dans l'existence. Et ce ne sont pas les notes pleurantes de la seconde moitié du morceau qui feront dire le contraire. Ensuite, il suffit de se pencher davantage sur le champ lexical pour comprendre que notre ami Koons est plutôt torturé à l'intérieur, partagé entre se morfondre ou aller de l'avant ("Some said evolve, some said give up, and others tell me good luck" sur "Track 2") Pessimiste ? Dépressif, même ? Peut-être. Ou alors, il joue parfaitement son rôle au micro, interprétant ses textes avec tant de conviction qu'on y croit sans broncher. Ainsi, on peut relever quelques lignes comme "All hope is gone" en conclusion de "Track 3" ou "I'm isolated here, all alone. I've never felt so at home" sur "Track 5". De la joie à l'état brut, qu'on vous dit ! [irony inside] N'empêche qu'on a envie de sourire de cette tristesse dégoulinante mais qu'on se laisse facilement prendre au jeu, la musique ayant ce pouvoir suffisamment fort pour nous faire oublier le propos des textes. Et ça, c'est balèze.
Un recueil touchant. Le constat est facile à faire : on peut ne pas aimer l'Emo Rock pour tout ce qu'il représente et apprécier cet EP pour son intérêt musical. Fossil Eyes a décidément mis la barre assez haute, misant sur des morceaux plus longs que sur la Démo 2012 et où les instruments se taillent une belle part. C'est même parfois très Progressif sur les bords (la seconde moitié de "Track 5" par-exemple) et on prend plaisir à se réécouter les mêmes morceaux, pour revivre et ressentir à nouveau l'énergie libérée par les guitares torturées ou la luminosité de certaines lignes solo. Et quand on en est là, c'est que la musique est plutôt bonne.
EP : Fall 2013
Sortie : 2013
Genre : Emo Rock, Rock Progressif, Postcore
Label : Autoproduction
♥♥♥(♥)
> Ecouter et Télécharger gratuitement l'EP via BandCamp <
De qui on parle, déjà ? D'une bande originaire d'un bled du Michigan, aux Etats-Unis. Des gens qui font de la musique pour le plaisir et qui surtout ne demandent rien en retour, chacune de leur production étant littéralement offerte en téléchargement gratuit via la page BandCamp du groupe. Après une première démo de trois titres sortie courant 2012, le groupe proposait ce nouveau recueil un an plus tard, en automne, et le baptisait sobrement Fall 2013. On sent d'ailleurs chez le groupe un intérêt plus que faible pour nommer ses productions, chaque morceau ici n'ayant comme titre qu'un chiffre accompagné du terme "track". Plutôt sobre. Cependant, on notera tout de même la présence des textes postés sur cette page BandCamp et ça, c'est plutôt sympa.
Musicalement, ça donne quoi ? Fossil Eyes n'avait présenté que trois titres une année plus tôt mais il y avait du potentiel et surtout une intention musicale évidente. Ce Fall 2013 vient largement combler nos attentes avec des mélodies et compositions rudement bien fichues. Avec ce visuel nous donnant l'impression de souffrir d'un strabisme et qui s'inscrit dans le même registre que celui de la Demo 2012, Fossil Eyes proposait là une véritable évolution dans sa musique. Comme si le groupe avait grandi et mûri pour proposer quelque chose qui lui correspond et qui tirait sa force des trois titres déjà présentés. Un recueil de cinq pièces toujours dans la même direction Emo Rock/Post-plein-de-choses mais qui cette fois n'est pas avare en introductions et passages instrumentaux poétiques et inspirés. Un vrai plaisir surtout quand la musique communique autant d'émotions que ces textes torturés, chantés avec toujours la même colère et la même mélancolie. Il y a du travail et c'est un très bon moment qu'on passe à écouter les instruments s'exprimer pour porter une voix qui, dans un sens, rappelle Rou sur le premier album d'Enter Shikari (dans un autre registre toutefois). Entre l'intro jouissive de cette "Track 1" qui s'étire sur presque une minute et trente secondes, ces deux guitares semblant dialoguer sur "Track 2", ce final explosif sur "Track 3", cette guitare solo miroitante sur "Track 4" et "Track 5", il y a véritablement quelque chose qui se passe, qui prend aux tripes, comme si la voix n'était qu'un habillage venu s'ajouter avec harmonie aux instruments sans être véritablement nécessaire. Et, de ce fait, celle-ci se fond dans l'ensemble et devient un bonus permettant tout simplement de poser un message humain sur le langage de la musique. C'est fort et on y revient avec un (très) grand plaisir. Reste que ce chant pleurant ne plaira pas à tout le monde, il faut le reconnaître. En ce sens, Fossil Eyes aurait très bien pu être un groupe instrumental mais là n'est tout simplement pas l'objectif de la formation.
Et qu'est-ce qu'on nous raconte ? Comme dit plus haut, le groupe a aussi la générosité et surtout la bonne idée de fournir les textes de chacun de ses morceaux. Et ça, quand on ne parle pas couramment l'anglais, c'est une aide précieuse pour saisir le minimum de ce que Jared Koons veut nous raconter. Alors, évidemment, on sait plus ou moins que l'Emo, c'est (souvent) un condensé de sentiments enfouis et de frustration amoureuse. Dès le premier titre, on sent qu'il est question d'un rapport à une personne, d'une fin de relation, d'une rupture qui laisse un grand vide dans l'existence. Et ce ne sont pas les notes pleurantes de la seconde moitié du morceau qui feront dire le contraire. Ensuite, il suffit de se pencher davantage sur le champ lexical pour comprendre que notre ami Koons est plutôt torturé à l'intérieur, partagé entre se morfondre ou aller de l'avant ("Some said evolve, some said give up, and others tell me good luck" sur "Track 2") Pessimiste ? Dépressif, même ? Peut-être. Ou alors, il joue parfaitement son rôle au micro, interprétant ses textes avec tant de conviction qu'on y croit sans broncher. Ainsi, on peut relever quelques lignes comme "All hope is gone" en conclusion de "Track 3" ou "I'm isolated here, all alone. I've never felt so at home" sur "Track 5". De la joie à l'état brut, qu'on vous dit ! [irony inside] N'empêche qu'on a envie de sourire de cette tristesse dégoulinante mais qu'on se laisse facilement prendre au jeu, la musique ayant ce pouvoir suffisamment fort pour nous faire oublier le propos des textes. Et ça, c'est balèze.
Un recueil touchant. Le constat est facile à faire : on peut ne pas aimer l'Emo Rock pour tout ce qu'il représente et apprécier cet EP pour son intérêt musical. Fossil Eyes a décidément mis la barre assez haute, misant sur des morceaux plus longs que sur la Démo 2012 et où les instruments se taillent une belle part. C'est même parfois très Progressif sur les bords (la seconde moitié de "Track 5" par-exemple) et on prend plaisir à se réécouter les mêmes morceaux, pour revivre et ressentir à nouveau l'énergie libérée par les guitares torturées ou la luminosité de certaines lignes solo. Et quand on en est là, c'est que la musique est plutôt bonne.
[Vidéo] Valentino Khan : "Deep Down Low"
Parce qu'on n'est jamais contre un petit clip WTF à base de "boom boom", voici donc la dernière vidéo de Valentino Khan (signé sur le label OWSLA en partie fondé par Skrillex) pour son titre "Deep Down Low". Le producteur originaire de Los Angeles ne fait pas dans le novateur mais cette vidéo se déroulant dans l'univers des grandes villes asiatiques a des airs davantage exotiques. Tout ça n'a pas réellement de sens mais on reste scotché par cette ambiance très bizarre et ce sample de voix qui en devient dérangeant.
Une vidéo hypnotisante comme un film de Gondry et réalisée par Ian Pons Jewell.
Une vidéo hypnotisante comme un film de Gondry et réalisée par Ian Pons Jewell.
23/01/2016
[Vidéo] Hacktivist : "Buszy"
Il en aura fallu, du temps, pour que les britanniques de Hacktivist sortent (enfin!) un premier album. Il répondra au nom de Outside The Box et sortira le 4 mars 2016 chez UNFD et Rise Records (chose peu étonnante quand on voit que le label signe des groupes comme Exotype). Un premier album annoncé avec la sortie d'un nouveau morceau lui-même servi avec un clip où le monde de la "street" est fortement présent, ce qui fait écho au visuel de la galette mais s'inscrit aussi dans un contexte économique et social bien particulier. En effet, le clip fait hommage au lieu culturel Buszy dans le centre de Milton Keynes, un ancien hangar et parking de bus qui avait été reconverti en centre d'accueil et culturel avec notamment un skatepark réputé. Le groupe s'était engagé à faire en sorte que ce lieu bien connu par certains de ses membres reste ouvert et accessible au public mais il est désormais fermé. Dans un article de presse, Hacktivist déclare d'ailleurs regretter qu'une fois de plus, "la question du profit ait pris l'ascendant sur l'aspect humain" dans cette affaire. Quoiqu'il en soit, Hacktivist a au moins l'intelligence de ne pas faire figurer dans son futur album des titres de l'EP éponyme sorti en 2012. En outre, on retrouvera sur la tracklist douze morceaux dont tous ceux présentés depuis 2013 par le groupe feront partie, à savoir "Elevate", "False Idols" ou encore "Deceive And Defy".
22/01/2016
[Album] Hollywood Undead : "Day Of The Dead"
Artiste : Hollywood Undead
Album : Day Of The Dead
Quatrième Album
Sortie : 2015
Genre : Rap Rock, Hip-Hop Alternatif, Rock Electro
Label : Interscope
Morceaux à écouter : Usual Suspects, Disease, Day Of The Dead
♥(♥)
> Ecouter l'album sur Youtube <
On en est où ? Les "conteurs" masqués de Los Angeles étaient de retour en 2015 avec un quatrième album répondant au joyeux nom de "jour des morts", un truc qui fait indubitablement penser à Halloween. Sauf que rien à voir, le mois de mars ayant été choisi pour la date de sortie. Bref. Une galette au visuel en noir et blanc, comme pour encore plus marquer le côté pessimiste de la vision qu'a le groupe sur la Cité des Anges et le monde en général. Pas de changement de line-up et une signature chez Interscope, le label affilié à Octone chez qui la bande avait déjà signé ses précédents albums. Un détail qui ne laissait supposer que peu de changements dans la musique du groupe. Pourtant, ce Day Of The Dead est bien différent de son - relativement ambitieux - prédécesseur Notes From The Underground qui présentait des titres beaucoup plus variés musicalement.
Musicalement, ça donne quoi ? Après trois albums, on peut désormais dire que l'univers musical d'Hollywood Undead est bien posé, voire même bien défriché. On aurait pu s'attendre à quelques surprises après un troisième album vraiment sympa et éclectique qui explorait différentes facettes de ce Rap Métal désormais connu de tous. Au lieu de ça, une seule écoute suffit pour se rendre compte qu'il y a eu comme un petit retour en arrière. Ou plutôt un lissage, un alignement entre les morceaux, une production générique et en série. Ainsi, les synthés Pop et Dance (voire Techno) sont omniprésents sur certains titres ("War Child"), ce qui donne un cocktail déroutant de Rock et d'autres ingrédients qu'on pourrait entendre en boîte de nuit ou sur certaines radios. Imitation consciente ? Ironie ? Moquerie ? On est en droit de se poser des questions tant la bande de MCs a pu critiquer la superficialité du système - artistique, principalement - dans lequel il semble désormais parfaitement s'inscrire (dans "Been To Hell" par-exemple, il de ça quelques années). Il s'avère en tout cas que les instruments sont bien souvent en retrait face à des arrangements Electro ou autres beats et synthés constituant la majeure partie de la composition instrumentale. Dommage pour un groupe qui ne boude pas la guitare électrique ou une vraie batterie en concert. Mais peut-être est-ce là une volonté d'offrir un tout autre aspect de cette musique sur scène ? Dans tous les cas, ce n'est certainement pas dans les instruments qu'on trouvera un intérêt à cet album qui ressemble bien plus au deux premiers efforts du groupe qu'à Notes From The Underground. On notera tout de même que certains titres proposent leur petit côté décalé, comme sur chaque album, avec l'habituel titre festif où il est bien souvent question de drogue ou d'alcool ("Party By Myself" ou "Guzzle Guzzle" présent sur la version Deluxe faisant écho à "Up In Smoke" par-exemple), d'autres plus sombres aux titres évocateurs ("Does Everybody In The World Have To Die", "Save Me") et les habituels "tubes" à base de riffs efficaces et refrains entêtants, évidemment toujours chantés par Danny ("Gravity", "Desease", "Day Of The Dead", "Live Forever"). Ce n'est que rarement désagréable à écouter mais ça reste un peu ras les pâquerettes quand même.
Un intérêt dans les textes ? C'est bien là tout le souci de ce quatrième album. Même pour nous, francophones, qui avons du mal avec l'anglais (pas tout le monde, mais presque), il faut bien admettre qu'il y avait un peu de facilité à ingurgiter Notes From The Underground qui restait accessible, avec des couplets compréhensibles mais surtout des instrus facilement identifiables et qui donnaient de l'âme aux morceaux, pourrait-on dire. Ici, chaque titre ressemble à un ou deux autres de ce même album et on s'y perd. Les sujets sont sensiblement les mêmes, à savoir l'alcool, les filles, le mal de vivre dans une ville asphyxiante, la drogue et l'environnement urbain qui y tiennent une large place. C'est redondant et même s'il est possible de se focaliser sur certains sujets, on se lasse assez rapidement ("How We Roll", "Dark Places").
Un album qu'on risque d'oublier. C'est évident que ce recueil n'est pas le meilleur album d'Hollywood Undead. Certains y trouveront évidemment leur compte, les américains mélangeant Rap, Rock et Electro pour un résultat certes pas très intéressant mais plutôt efficace pour des néophytes du genre. On regrettera surtout de ne pas avoir davantage de relief sur cette galette avec des morceaux développant des univers et des instrus bien plus fouillés et identifiables. Et c'est finalement avec plaisir qu'on retourne se passer l'album précédent, pour se rappeler comme des vieux cons que, quand même, c'était pas si mal avant.
Album : Day Of The Dead
Quatrième Album
Sortie : 2015
Genre : Rap Rock, Hip-Hop Alternatif, Rock Electro
Label : Interscope
Morceaux à écouter : Usual Suspects, Disease, Day Of The Dead
♥(♥)
> Ecouter l'album sur Youtube <
On en est où ? Les "conteurs" masqués de Los Angeles étaient de retour en 2015 avec un quatrième album répondant au joyeux nom de "jour des morts", un truc qui fait indubitablement penser à Halloween. Sauf que rien à voir, le mois de mars ayant été choisi pour la date de sortie. Bref. Une galette au visuel en noir et blanc, comme pour encore plus marquer le côté pessimiste de la vision qu'a le groupe sur la Cité des Anges et le monde en général. Pas de changement de line-up et une signature chez Interscope, le label affilié à Octone chez qui la bande avait déjà signé ses précédents albums. Un détail qui ne laissait supposer que peu de changements dans la musique du groupe. Pourtant, ce Day Of The Dead est bien différent de son - relativement ambitieux - prédécesseur Notes From The Underground qui présentait des titres beaucoup plus variés musicalement.
Musicalement, ça donne quoi ? Après trois albums, on peut désormais dire que l'univers musical d'Hollywood Undead est bien posé, voire même bien défriché. On aurait pu s'attendre à quelques surprises après un troisième album vraiment sympa et éclectique qui explorait différentes facettes de ce Rap Métal désormais connu de tous. Au lieu de ça, une seule écoute suffit pour se rendre compte qu'il y a eu comme un petit retour en arrière. Ou plutôt un lissage, un alignement entre les morceaux, une production générique et en série. Ainsi, les synthés Pop et Dance (voire Techno) sont omniprésents sur certains titres ("War Child"), ce qui donne un cocktail déroutant de Rock et d'autres ingrédients qu'on pourrait entendre en boîte de nuit ou sur certaines radios. Imitation consciente ? Ironie ? Moquerie ? On est en droit de se poser des questions tant la bande de MCs a pu critiquer la superficialité du système - artistique, principalement - dans lequel il semble désormais parfaitement s'inscrire (dans "Been To Hell" par-exemple, il de ça quelques années). Il s'avère en tout cas que les instruments sont bien souvent en retrait face à des arrangements Electro ou autres beats et synthés constituant la majeure partie de la composition instrumentale. Dommage pour un groupe qui ne boude pas la guitare électrique ou une vraie batterie en concert. Mais peut-être est-ce là une volonté d'offrir un tout autre aspect de cette musique sur scène ? Dans tous les cas, ce n'est certainement pas dans les instruments qu'on trouvera un intérêt à cet album qui ressemble bien plus au deux premiers efforts du groupe qu'à Notes From The Underground. On notera tout de même que certains titres proposent leur petit côté décalé, comme sur chaque album, avec l'habituel titre festif où il est bien souvent question de drogue ou d'alcool ("Party By Myself" ou "Guzzle Guzzle" présent sur la version Deluxe faisant écho à "Up In Smoke" par-exemple), d'autres plus sombres aux titres évocateurs ("Does Everybody In The World Have To Die", "Save Me") et les habituels "tubes" à base de riffs efficaces et refrains entêtants, évidemment toujours chantés par Danny ("Gravity", "Desease", "Day Of The Dead", "Live Forever"). Ce n'est que rarement désagréable à écouter mais ça reste un peu ras les pâquerettes quand même.
Un intérêt dans les textes ? C'est bien là tout le souci de ce quatrième album. Même pour nous, francophones, qui avons du mal avec l'anglais (pas tout le monde, mais presque), il faut bien admettre qu'il y avait un peu de facilité à ingurgiter Notes From The Underground qui restait accessible, avec des couplets compréhensibles mais surtout des instrus facilement identifiables et qui donnaient de l'âme aux morceaux, pourrait-on dire. Ici, chaque titre ressemble à un ou deux autres de ce même album et on s'y perd. Les sujets sont sensiblement les mêmes, à savoir l'alcool, les filles, le mal de vivre dans une ville asphyxiante, la drogue et l'environnement urbain qui y tiennent une large place. C'est redondant et même s'il est possible de se focaliser sur certains sujets, on se lasse assez rapidement ("How We Roll", "Dark Places").
Un album qu'on risque d'oublier. C'est évident que ce recueil n'est pas le meilleur album d'Hollywood Undead. Certains y trouveront évidemment leur compte, les américains mélangeant Rap, Rock et Electro pour un résultat certes pas très intéressant mais plutôt efficace pour des néophytes du genre. On regrettera surtout de ne pas avoir davantage de relief sur cette galette avec des morceaux développant des univers et des instrus bien plus fouillés et identifiables. Et c'est finalement avec plaisir qu'on retourne se passer l'album précédent, pour se rappeler comme des vieux cons que, quand même, c'était pas si mal avant.
20/01/2016
[Vidéo] Casseurs Flowters : "J'essaye, J'essaye"
Vos fêtes de fin d'année se sont bien passées ? On espère que la réponse est "oui". Chacun a bouclé l'année 2015 à sa façon mais les Casseurs Flowters ne l'ont pas fait à moitié avec la sortie d'un film (Comment C'est Loin) et d'un album (la bande originale du film). Réalisé par Orelsan, le film comporte une scène où sa grand-mère passe devant la caméra pour chantonner avec lui. Malgré un jeu d'actrice plutôt moyen, on pardonne sans procès la dame qui offre un passage familial des plus touchants et sincère. Le morceau se retrouve donc évidemment sur l'album et c'est pour celui-ci qu'Orelsan a décidé de réaliser un clip tourné en noir et blanc lors du réveillon où on le voit profiter de ses grands parents pour une journée partagée entre le repas, une bataille de pistolets Nerf, une promenade ou encore une cuite à l'alcool fort. Orelsan prouve une fois de plus qu'il est bien plus qu'un rappeur en apparaissant comme un auteur sensible où le rap game disparaît totalement. C'est touchant et bien que musicalement, ce titre ne soit pas le plus agréable à écouter, on se laisse porter.
19/01/2016
[Vidéo] Enter Shikari : "Redshift"
On y est désormais habitué : Enter Shikari a pris pour habitude de sortir des morceaux entre chaque album et ceux-ci sont généralement accompagnés d'une vidéo en plus d'être des sortes d'expérimentations musicales pour le combo. Les britanniques attaquent donc cette année 2016 avec "Redshift" et son clip. Un morceau reçu avec des éloges mais aussi des critiques dans le sens où le quatuor s'éloigne encore davantage de ce qu'il faisait à ses débuts. Le Post-Hardcore Electro nerveux passe de plus en plus au second plan et se transforme ici en une sorte de Pop Rock Electro qui n'est évidemment pas au goût de tout le monde. On notera tout de même la capacité d'Enter Shikari à se renouveler et à briser les barrières entre les genres, comme toujours. "Redshift" reste néanmoins un morceau avec quelques points forts : un espace sonore et une ambiance générale qui rappellent le "Rock Spatial" de 30 Seconds To Mars par moments. On a aussi droit à la forte présence de la voix de Batty C (basse) qui accompagne Rou sur pratiquement tout le morceau. Il ne reste plus qu'à voir ce que ce titre pourra donner sur scène car son potentiel est énorme ! Dans tous les cas, ça permet de patienter avant la suite, le groupe n'ayant sorti son dernier album The Mindsweep qu'au début de l'année 2015, il y a de ça tout juste un an.
12/01/2016
[EP] Seven Eyed Crow : "Dark Ways To The Sun"
Artiste : Seven Eyed Crow
EP : Dark Ways To The Sun
Sortie : 2015
Genre : Rock et Métal Alternatifs, Néo Métal, Crossover
Label : Autoproduction
Morceaux à écouter : Dark Ways To The Sun, Walk Into The Wild, Salt And Lime
♥♥♥(♥)
> Ecouter et Télécharger l'EP sur BandCamp <
De qui on parle ? D'une formation bordelaise créée en 2013 et faisant écho à un autre groupe girondin répondant au nom d'E-Breed (Page Facebook/Page SoundCloud). C'est d'ailleurs de ce premier groupe fondé plusieurs années auparavant que sont issus Oreye et Tom, respectivement guitariste et bassiste chez Seven Eyed Crow. Un groupe relativement jeune, donc, qui offre dès l'année 2015 un premier EP. Une bande dont le credo "Less is more" nous rappelle que la musique n'est pas toujours l'étalage de talents techniques ou un cocktail complexe de compositions et d'instruments mais plutôt la capacité de faire passer des émotions d'une façon relativement simple parfois.
Musicalement, ça donne quoi ? C'est par un court morceau d'intro assez étrange ("The Hunt") qu'on pénètre doucement dans l'univers de Seven Eyed Crow. Une ambiance sonore plutôt lugubre, accompagnée de ce qui semble être des bruits de pas et des croassements qui sont un rappel direct au visuel de cette galette. Un petit clin d’œil intelligent qui pousse l'auditeur à imaginer la scène (de poursuite ? de fuite ?) et donc à anticiper l'ambiance générale de ce Dark Ways To The Sun dont le morceau éponyme arrive juste après. Un cheminement logique où on sent l'appel de la lumière, comme un espoir lointain et pourtant pas si inaccessible que ça. Et c'est tel une explosion d'énergie que le premier riff de "Dark Ways To The Sun" est libéré, annonçant directement la couleur. Les guitares sont saturées mais jamais violentes, la batterie joue sur quelques contre-temps bien placés, la basse de promène pour enrober le tout et certaines lignes de guitare solo sont étonnamment sensibles, voire même mélancoliques sur les couplets. Mais le charme de la musique de Seven Eyed Crow, c'est surtout d'arriver à combiner un Néo-Métal rappelant la fin des années 1990 avec un Rock beaucoup plus progressif qui vient titiller nos émotions, le tout avec une indéniable efficacité. Concernant la voix, certains la trouveront trop mielleuse ("Life On The Other Side"), d'autres lui reprocheront un contraste trop net avec les instruments. Pourtant, l'ensemble fonctionne très bien et qu'on aime ou qu'on n'aime pas, la production léchée laisse cette dernière s'exprimer du mieux qu'elle peut, s'accordant des cris hargneux parfois ou au contraire des passages beaucoup plus suaves ("Leaky Frames" faisant sans doute office de meilleur exemple). Des ingrédients de toute évidence basiques mais qui sont ici très bien employés pour obtenir un crossover à la saveur particulière, chaque instrument ayant sa place et son intérêt comme cette basse intrépide qui se permet un surprenant bridge au slap sur "Walk Into The Wild", preuve que les musiciens ne sont pas des manchots. Et que dire des soli de guitare, bien trop souvent boudés dans le Néo-Métal. Pour tout ça, Seven Eyed Crow tire son épingle du jeu et revisite à merveille un genre qu'on pensait enterré.
On peut y reconnaître plein de choses. Tout le monde n'a pas les mêmes références et ne ressent pas les mêmes choses face à une production artistique, qu'elle soit visionnable ou audible. C'est donc de façon très subjective qu'on peut reconnaître chez Seven Eyed Crow des groupes comme Incubus pour le contraste entre les riffs d'intro super gras et les couplets beaucoup plus calmes et posés (comme sur "Nowhere Fast" ou "Pardon Me" extraits de l'album Make Yourself), ou encore Reveille pour l'attaque de certains riffs et là aussi la saturation des guitares, le côté Rapcore en moins. La liste est longue comme le bras et on pourra aussi citer des groupes comme Breaking Benjamin, Drowning Pool, Staind ou encore Mudvayne (un exemple ici) et sa basse si présente. Mais c'est surtout dans une tendance déjà bien établie depuis quelques années que Seven Eyed Crow tend à s'inscrire, la scène française se délivrant de ses chaînes et comptant de plus en plus de groupes qui, en cette moitié de décennie 2010, prononcent leur amour pour un genre et une époque déjà bien loin derrière nous en s'inspirant de groupes américains ayant marqué l'âge d'or du Néo-Métal il y a bientôt quinze ans. Ce phénomène apparaît comme la mort d'un complexe qui rongeait la France depuis des années et il y a fort à parier que cela évolue encore d'ici peu. On pourrait citer des formations comme Stereotypical Working Class, Shuffle ou plus récemment Keys And Promises mais il y en a bien d'autres.
Une bonne carte de visite. Seven Eyed Crow arrive donc sans grande prétention à entrer dans les rangs tout en ayant sa petite identité, proposant un EP complet, facile à digérer et à apprécier, notamment parce que le travail est efficace et la production très bonne. On sent qu'il y a de l'expérience derrière et surtout une intention bien claire qu'on espère voir concrétisée lors d'un prochain effort plus fourni en morceaux. Si les bordelais devaient être comparés à un autre "jeune" groupe de la scène française, on pourrait tout simplement dire que Seven Eyed Crow est au Néo-Métal ce que Young Cardinals est au Métal et au Post-Rock : du gros potentiel.
EP : Dark Ways To The Sun
Sortie : 2015
Genre : Rock et Métal Alternatifs, Néo Métal, Crossover
Label : Autoproduction
Morceaux à écouter : Dark Ways To The Sun, Walk Into The Wild, Salt And Lime
♥♥♥(♥)
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De qui on parle ? D'une formation bordelaise créée en 2013 et faisant écho à un autre groupe girondin répondant au nom d'E-Breed (Page Facebook/Page SoundCloud). C'est d'ailleurs de ce premier groupe fondé plusieurs années auparavant que sont issus Oreye et Tom, respectivement guitariste et bassiste chez Seven Eyed Crow. Un groupe relativement jeune, donc, qui offre dès l'année 2015 un premier EP. Une bande dont le credo "Less is more" nous rappelle que la musique n'est pas toujours l'étalage de talents techniques ou un cocktail complexe de compositions et d'instruments mais plutôt la capacité de faire passer des émotions d'une façon relativement simple parfois.
Musicalement, ça donne quoi ? C'est par un court morceau d'intro assez étrange ("The Hunt") qu'on pénètre doucement dans l'univers de Seven Eyed Crow. Une ambiance sonore plutôt lugubre, accompagnée de ce qui semble être des bruits de pas et des croassements qui sont un rappel direct au visuel de cette galette. Un petit clin d’œil intelligent qui pousse l'auditeur à imaginer la scène (de poursuite ? de fuite ?) et donc à anticiper l'ambiance générale de ce Dark Ways To The Sun dont le morceau éponyme arrive juste après. Un cheminement logique où on sent l'appel de la lumière, comme un espoir lointain et pourtant pas si inaccessible que ça. Et c'est tel une explosion d'énergie que le premier riff de "Dark Ways To The Sun" est libéré, annonçant directement la couleur. Les guitares sont saturées mais jamais violentes, la batterie joue sur quelques contre-temps bien placés, la basse de promène pour enrober le tout et certaines lignes de guitare solo sont étonnamment sensibles, voire même mélancoliques sur les couplets. Mais le charme de la musique de Seven Eyed Crow, c'est surtout d'arriver à combiner un Néo-Métal rappelant la fin des années 1990 avec un Rock beaucoup plus progressif qui vient titiller nos émotions, le tout avec une indéniable efficacité. Concernant la voix, certains la trouveront trop mielleuse ("Life On The Other Side"), d'autres lui reprocheront un contraste trop net avec les instruments. Pourtant, l'ensemble fonctionne très bien et qu'on aime ou qu'on n'aime pas, la production léchée laisse cette dernière s'exprimer du mieux qu'elle peut, s'accordant des cris hargneux parfois ou au contraire des passages beaucoup plus suaves ("Leaky Frames" faisant sans doute office de meilleur exemple). Des ingrédients de toute évidence basiques mais qui sont ici très bien employés pour obtenir un crossover à la saveur particulière, chaque instrument ayant sa place et son intérêt comme cette basse intrépide qui se permet un surprenant bridge au slap sur "Walk Into The Wild", preuve que les musiciens ne sont pas des manchots. Et que dire des soli de guitare, bien trop souvent boudés dans le Néo-Métal. Pour tout ça, Seven Eyed Crow tire son épingle du jeu et revisite à merveille un genre qu'on pensait enterré.
On peut y reconnaître plein de choses. Tout le monde n'a pas les mêmes références et ne ressent pas les mêmes choses face à une production artistique, qu'elle soit visionnable ou audible. C'est donc de façon très subjective qu'on peut reconnaître chez Seven Eyed Crow des groupes comme Incubus pour le contraste entre les riffs d'intro super gras et les couplets beaucoup plus calmes et posés (comme sur "Nowhere Fast" ou "Pardon Me" extraits de l'album Make Yourself), ou encore Reveille pour l'attaque de certains riffs et là aussi la saturation des guitares, le côté Rapcore en moins. La liste est longue comme le bras et on pourra aussi citer des groupes comme Breaking Benjamin, Drowning Pool, Staind ou encore Mudvayne (un exemple ici) et sa basse si présente. Mais c'est surtout dans une tendance déjà bien établie depuis quelques années que Seven Eyed Crow tend à s'inscrire, la scène française se délivrant de ses chaînes et comptant de plus en plus de groupes qui, en cette moitié de décennie 2010, prononcent leur amour pour un genre et une époque déjà bien loin derrière nous en s'inspirant de groupes américains ayant marqué l'âge d'or du Néo-Métal il y a bientôt quinze ans. Ce phénomène apparaît comme la mort d'un complexe qui rongeait la France depuis des années et il y a fort à parier que cela évolue encore d'ici peu. On pourrait citer des formations comme Stereotypical Working Class, Shuffle ou plus récemment Keys And Promises mais il y en a bien d'autres.
Une bonne carte de visite. Seven Eyed Crow arrive donc sans grande prétention à entrer dans les rangs tout en ayant sa petite identité, proposant un EP complet, facile à digérer et à apprécier, notamment parce que le travail est efficace et la production très bonne. On sent qu'il y a de l'expérience derrière et surtout une intention bien claire qu'on espère voir concrétisée lors d'un prochain effort plus fourni en morceaux. Si les bordelais devaient être comparés à un autre "jeune" groupe de la scène française, on pourrait tout simplement dire que Seven Eyed Crow est au Néo-Métal ce que Young Cardinals est au Métal et au Post-Rock : du gros potentiel.
10/01/2016
[Vidéo] Rise Of The Northstar : "Again And Again"
"... Nos propres codes, nos propres références. La plupart des gens nous ont dit que ça allait être impossible pour un groupe français de percer à l'international..." C'est avec une citation qui en dit long sur le monde de la musique en France que débute la dernière vidéo de Rise Of The Northstar pour le titre "Again And Again" extrait du premier album du groupe Welcame sorti en 2014 chez Nuclear Blast. Un morceau "coup de poing" qui n'a pas d'autre ambition que de présenter le groupe, sa musique et ses intentions, porté par une vidéo montée avec énormément d'images prises lors de prestations scéniques de la bande originaire de Paris qui tendent à prouver que le challenge a été relevé : faire bouger les masses sur un Hardcore Moderne aux influences Rapcore et à la forte influence japonaise faisant néanmoins hommage à la scène New-Yorkaise. Rien que ça. Car il n'y a pas que Smash Hit Combo et Orelsan pour s'inspirer d'une culture geek japnaise et plus particulièrement du genre Manga pour faire de la musique en France. Rise Of The Northstar (voir la page Wikipedia du groupe) a su imposer son style et ce, même à l'étranger, chaque clip étant sous-titré en japonais et les textes étant en anglais. Et il existe un formidable témoin de la popularité de la formation à l'étranger : les commentaires étrangers postés sous leurs vidéos sur Youtube. Les américains en sont dingues, et ils ne sont pas les seuls, Rise Of The Northstar étant un véritable rouleau compresseur retournant les fosses sur son passage ! (Pour mieux comprendre : voir les textes de "Again And Again")
07/01/2016
[Live Report] Smash Hit combo + Sombra Y Luz + Nadejda (Warmaudio - Décines-Charpieu)
Quelle joie de remettre les pieds au Warmaudio ! Une salle isolée qui, malheureusement pour les assos et orgas, ne fait pas toujours déplacer beaucoup de monde, mais qui offre souvent des conditions plus qu'idéales pour ceux ayant eu assez de motivation pour faire le déplacement.
Pour cette soirée du 2 octobre 2015, Smash Hit Combo avait posé ses valises (et ses manettes) en la capitale des gaules. Le groupe partageait l'affiche avec Sombra Y Luz et Nadejda, deux groupes qui n'avaient étrangement rien en commun avec les hardcore gamers sur le plan musical. On aurait été en droit de se demander pourquoi une telle programmation mais il faut bien admettre que la scène française ne compte pas (ou plus) de groupes évoluant dans un genre comparable à celui des alsaciens pour partager la scène avec eux, nous rappelant que les belles années de la Team Nowhere et de trucs comme Pleymo ou Enhancer (le groupe qui vient tout de suite à l'esprit) sont loin derrière nous.
Nadejda (Page Facebook / Site Officiel) a donc eu la lourde tâche d'ouvrir le bal dans un Warmaudio presque vide. C'est ce qu'on pourrait appeler l'heure lyonnaise : celle où les gens sont encore en train de dîner ou de prendre l'apéro avant de finalement se déplacer pour aller voir les têtes d'affiche, laissant les premières parties se produire devant des fosses pratiquement désertes. Cela pourrait mettre à mal le moral des troupes mais pas Nadejda - qui remplaçait d'ailleurs Smoke Deluxe - et qui a offert un set plus qu'énergique, avec le sourire et une bonne humeur communicative. Entre Rock, Blues, et Punk (voir la vidéo de "Ladies & Gentlemen") appuyé par un étonnant saxophone parfaitement maîtrisé et qui ne lésine par sur les soli, le groupe s'exprime en français et délivre une musique ressemblant à l'enfant caché de Noir Désir et Mr Roux, chanté (et hurlé, parfois) avec les tripes. Mine de rien, ça met le feu et on se surprend à jouer le jeu même si on n'est pas nécessairement fan du genre tant ces gars-là arrivent à nous rallier à leur son. La prestation manquera certes de la présence d'un public digne de ce nom mais n'aura pas démérité. Loin de là !
C'est ensuite à Sombra Y Luz de monter sur scène. N'ayant pas assisté à la prestation des ardéchois, je ne peux donc pas vraiment me faire un avis. C'est en entamant une discussion avec Max - screamer et dernier arrivé au sein de la bande de Smash Hit Combo - sur le rythme mouvementé des musiciens en tournée que le temps est passé un peu trop vite. Néanmoins, du peu qu'on pouvait entendre depuis l'extérieur de la salle du Warmaudio, ça envoyait pas mal et il y a fort à parier que le groupe ait mis tout autant l'ambiance que Nadejda. Si vous voulez aller écouter le Rock nerveux et très engagé que le groupe propose, allez jeter une oreille (et télécharger gratuitement) leur premier album sur BandCamp. Le groupe a aussi sorti un second effort en 2015 et le nom Esclave Moderne en dit long sur le discours très critique de notre société que les textes distillent. Un esprit Punk plutôt pessimiste et affirmé qui tend à souligner l'intérêt du groupe pour la scène afin de mieux délivrer son message.
C'est donc pour clôturer cette soirée que Smash Hit Combo déboule sur scène à grand renforts de double pédale, guitares à sept et huit cordes et riffs improbables. Les mulhousiens, qui évoluent dans un genre bien à eux, ont toujours défendu leur parti pris de rapper/chanter en français et c'est donc là qu'on réalise le fil conducteur de cette soirée : bien que les genres musicaux dans lesquels chacune de ces formations évolue soient différents, ils ont tous cet amour pour la langue de Molière. De plus, Smash Hit Combo se révèle être une machine de scène, retournant une salle ou une fosse sur son passage. Qu'on n'aime ou pas cette musique, les deux compères Max et Paul n'hésitent pas à interpeller la fosse pour chanter avec eux, descendant même au milieu du public pour mieux communier avec la bande de geeks qui s'était déplacée ce soir-là pour assister à leur prestation. Au menu, tous les gros "tubes" sont passés en revue, de "Hardcore Gamer" à "In Game" en passant par "Trop Vite" avec ce curieux mélange de Rapcore/Deathcore qui fait toute l'identité de la formation alsacienne. Les murs ont tremblés et la sueur a très rapidement commencé à perler sur nos fronts, la température grimpant rapidement de quelques degrés dans la petite salle du Warmaudio. Une prestation qui, on l'imagine facilement, n'est pas toujours très propre sur le plan musical, mais qui tient toutes ses promesses en énergie et bonne humeur. Le groupe est d'ailleurs rejoint en plein set par une "sympathique" cosplayeuse au costume plutôt léger, ce qui ne manquera pas de faire monter la température d'un cran supplémentaire même si cette présence reste discutable car n'apportant pas grand chose d'autre au spectacle qu'un coté freakshow devant un public majoritairement masculin. Le groupe clôturera son set en invitant le public à faire la fête sur scène avec eux au rythme d'un bon vieux tube des années 90 (ou 80 ? difficile de se rappeler).
Pour cette soirée du 2 octobre 2015, Smash Hit Combo avait posé ses valises (et ses manettes) en la capitale des gaules. Le groupe partageait l'affiche avec Sombra Y Luz et Nadejda, deux groupes qui n'avaient étrangement rien en commun avec les hardcore gamers sur le plan musical. On aurait été en droit de se demander pourquoi une telle programmation mais il faut bien admettre que la scène française ne compte pas (ou plus) de groupes évoluant dans un genre comparable à celui des alsaciens pour partager la scène avec eux, nous rappelant que les belles années de la Team Nowhere et de trucs comme Pleymo ou Enhancer (le groupe qui vient tout de suite à l'esprit) sont loin derrière nous.
Nadejda (Page Facebook / Site Officiel) a donc eu la lourde tâche d'ouvrir le bal dans un Warmaudio presque vide. C'est ce qu'on pourrait appeler l'heure lyonnaise : celle où les gens sont encore en train de dîner ou de prendre l'apéro avant de finalement se déplacer pour aller voir les têtes d'affiche, laissant les premières parties se produire devant des fosses pratiquement désertes. Cela pourrait mettre à mal le moral des troupes mais pas Nadejda - qui remplaçait d'ailleurs Smoke Deluxe - et qui a offert un set plus qu'énergique, avec le sourire et une bonne humeur communicative. Entre Rock, Blues, et Punk (voir la vidéo de "Ladies & Gentlemen") appuyé par un étonnant saxophone parfaitement maîtrisé et qui ne lésine par sur les soli, le groupe s'exprime en français et délivre une musique ressemblant à l'enfant caché de Noir Désir et Mr Roux, chanté (et hurlé, parfois) avec les tripes. Mine de rien, ça met le feu et on se surprend à jouer le jeu même si on n'est pas nécessairement fan du genre tant ces gars-là arrivent à nous rallier à leur son. La prestation manquera certes de la présence d'un public digne de ce nom mais n'aura pas démérité. Loin de là !
C'est ensuite à Sombra Y Luz de monter sur scène. N'ayant pas assisté à la prestation des ardéchois, je ne peux donc pas vraiment me faire un avis. C'est en entamant une discussion avec Max - screamer et dernier arrivé au sein de la bande de Smash Hit Combo - sur le rythme mouvementé des musiciens en tournée que le temps est passé un peu trop vite. Néanmoins, du peu qu'on pouvait entendre depuis l'extérieur de la salle du Warmaudio, ça envoyait pas mal et il y a fort à parier que le groupe ait mis tout autant l'ambiance que Nadejda. Si vous voulez aller écouter le Rock nerveux et très engagé que le groupe propose, allez jeter une oreille (et télécharger gratuitement) leur premier album sur BandCamp. Le groupe a aussi sorti un second effort en 2015 et le nom Esclave Moderne en dit long sur le discours très critique de notre société que les textes distillent. Un esprit Punk plutôt pessimiste et affirmé qui tend à souligner l'intérêt du groupe pour la scène afin de mieux délivrer son message.
C'est donc pour clôturer cette soirée que Smash Hit Combo déboule sur scène à grand renforts de double pédale, guitares à sept et huit cordes et riffs improbables. Les mulhousiens, qui évoluent dans un genre bien à eux, ont toujours défendu leur parti pris de rapper/chanter en français et c'est donc là qu'on réalise le fil conducteur de cette soirée : bien que les genres musicaux dans lesquels chacune de ces formations évolue soient différents, ils ont tous cet amour pour la langue de Molière. De plus, Smash Hit Combo se révèle être une machine de scène, retournant une salle ou une fosse sur son passage. Qu'on n'aime ou pas cette musique, les deux compères Max et Paul n'hésitent pas à interpeller la fosse pour chanter avec eux, descendant même au milieu du public pour mieux communier avec la bande de geeks qui s'était déplacée ce soir-là pour assister à leur prestation. Au menu, tous les gros "tubes" sont passés en revue, de "Hardcore Gamer" à "In Game" en passant par "Trop Vite" avec ce curieux mélange de Rapcore/Deathcore qui fait toute l'identité de la formation alsacienne. Les murs ont tremblés et la sueur a très rapidement commencé à perler sur nos fronts, la température grimpant rapidement de quelques degrés dans la petite salle du Warmaudio. Une prestation qui, on l'imagine facilement, n'est pas toujours très propre sur le plan musical, mais qui tient toutes ses promesses en énergie et bonne humeur. Le groupe est d'ailleurs rejoint en plein set par une "sympathique" cosplayeuse au costume plutôt léger, ce qui ne manquera pas de faire monter la température d'un cran supplémentaire même si cette présence reste discutable car n'apportant pas grand chose d'autre au spectacle qu'un coté freakshow devant un public majoritairement masculin. Le groupe clôturera son set en invitant le public à faire la fête sur scène avec eux au rythme d'un bon vieux tube des années 90 (ou 80 ? difficile de se rappeler).
Le public invité sur scène par Smash Hit Combo |
Alors bon, ce n'était certainement pas le concert le plus mémorable de cette année 2015 mais ce fut une bonne soirée tout de même, festive et vraiment décontractée, Smash Hit Combo ayant prouvé, même dans une petite salle, que c'est un groupe à voir au moins une fois, pour le fun et la curiosité. Et aussi pour passer un bon moment. Remerciements aux personnes avec qui des mots ont été échangés ce soir-là : Vince, Virginie, Max, Sébastien et bien d'autres.
Tous les crédits photos reviennent au Webzine Pavillon 666, sauf celle présentée ci-contre.
04/01/2016
[Vidéo] Skrillex : "Stranger" (Skrillex/Tennyson/White Sea Remix)
Skrillex qui remixe un de ses propres morceaux ? Voilà un truc qui semble anodin mais le producteur, qui avait été absent depuis quelques temps, a aussi présenté une vidéo pour mettre des images sur son morceau "Stranger" retravaillé avec l'aide de Tennyson et White Sea.
On a donc eu droit à un clip aux jolies images, avec un propos un peu flou - en apparence -, comme une sorte d'exutoire où des ados et jeunes adultes se promènent dans un lieu semblant désert, festoyant et vivant de façon autonome. Toutefois, les images avaient été tournées il y a de ça plusieurs mois mais le décès de la mère de Skrillex courant 2015 lui a alors donné envie de retravailler le titre original extrait de l'album Recess paru en 2014. Un processus créatif particulier, donc, appuyé par la sortie de la vidéo le jour de Noël. Skrillex en a d'ailleurs profité pour inciter ses fans à faire des dons à diverses organisations ou autres associations caritatives comme les Boys & Girls Clubs of America, Bridges For Music ou la Jhamtse Gatsal Children's Community. Le sens du clip apparaît alors beaucoup plus clair, s'inspirant en fait du personnage de Peter Pan et des Enfants Perdus vivant sans leurs parents.
On a donc eu droit à un clip aux jolies images, avec un propos un peu flou - en apparence -, comme une sorte d'exutoire où des ados et jeunes adultes se promènent dans un lieu semblant désert, festoyant et vivant de façon autonome. Toutefois, les images avaient été tournées il y a de ça plusieurs mois mais le décès de la mère de Skrillex courant 2015 lui a alors donné envie de retravailler le titre original extrait de l'album Recess paru en 2014. Un processus créatif particulier, donc, appuyé par la sortie de la vidéo le jour de Noël. Skrillex en a d'ailleurs profité pour inciter ses fans à faire des dons à diverses organisations ou autres associations caritatives comme les Boys & Girls Clubs of America, Bridges For Music ou la Jhamtse Gatsal Children's Community. Le sens du clip apparaît alors beaucoup plus clair, s'inspirant en fait du personnage de Peter Pan et des Enfants Perdus vivant sans leurs parents.
03/01/2016
[Album] Russian Circles : "Memorial"
Artiste : Russian Circles
Album : Memorial
Cinquième Album
Sortie : 2013
Genre : Post Métal, Post Rock, Instrumental
Label : Sargent House
Morceaux à écouter : 1777, Ethel, Lebaron
♥♥♥(♥)
On en est où ? Cinquième album pour le trio originaire de Chicago et pas de changement notable depuis Empros (mêmes musiciens et même label), un album qui marquait toutefois une nouvelle orientation sonore pour le groupe. On notera quand même un visuel bien plus froid que pour l'album précédent, semblant aller dans la continuité des saisons, Empros invoquant davantage l'automne avec ses arbres au feuillage pourpre et ce Memorial faisant apparemment référence à l'hiver avec son relief enneigé. Et comme un visuel n'est que très rarement choisi au hasard, on pouvait déjà se faire une petite idée du contenu de ce cinquième effort.
Une invitée surprise. Premier détail qui semble anecdotique mais qui est une première pour Russian Circles : l'album comprend un morceau en featuring et pas avec n'importe qui. Il s'agit en effet de Chelsea Wolfe qui vient poser sa voix spectrale sur "Memorial", le morceau qui donne d'ailleurs son nom à l'album. Premier point : l'artiste est signée sur le même label que le groupe, ce qui a sans doute facilité cette collaboration, sans oublier que les deux formations ont effectué une tournée ensemble à travers l'Europe en fin d'année 2013 (voir le Live Report du concert à Paris au Divan du Monde). Second point : cette voix si glaciale vient corroborer l'appréhension ressentie face au visuel de ce Memorial et ainsi boucler un album à la ligne directrice bien tenue, ce morceau en featuring se positionnant en clôture de l'ensemble.
Musicalement, quoi de beau ? Russian Circles fait de la musique instrumentale à l'identité forte, et ce n'est pas cet album qui déroge à la règle. Le petit tournant pris lors de l'opus précédent, Empros, est désormais acquis et est approfondi ici pour tomber encore plus dans une certaine noirceur. De ce fait, la musique du groupe apparaît sombre, froide, même parfois glauque, aux sonorités métalliques, et paradoxalement terriblement organique. La guitare est torturée d'effets lui donnant une consistance rarement atteinte lors des albums précédents et les lignes solo étincelantes se font beaucoup plus timides ("1777"), preuve que le but ici n'est plus d'être mélancolique ou nostalgique mais d'atteindre une limite très proche du mortifère, l'Humain disparaissant derrière des cordes qui hurlent et vrombissent ou des cymbales qui pleurent ("Deficit"). Le résultat final est donc lourd, épais, aux subtilités bien réelles mais noyées dans un son de basse et de guitare saturées et tout en rondeur, sans parler d'une batterie toujours aussi vivante et assassine ("Burial"). Un volume sonore (en notion d'espace) qui englobe et plonge l'auditeur dans un sinistre voyage d'où l'échappatoire semble hors de portée. Le travail sur les ambiances est une fois de plus réussi mais laisse cette désagréable sensation de nous avoir touchés au plus profond, faisant surgir des sentiments enfouis pour de bonnes raisons. Entre tristesse, dépression et malaise, on reste toutefois scotché à cet enchaînement de poésie instrumentale froide comme la mort. Du grand art, même s'il faut bien admettre que ce n'est peut-être pas le meilleur moyen pour se mettre de bonne humeur. Même l'incroyable "Cheyenne", sans percussion, avec ses cordes stridentes à peine audibles, ferait verser une larme au plus insensible des amateurs de Métal. Reste un titre comme "Ethel" qui ramène un peu d'espoir, exactement comme "Malko" sur l'album Geneva, où la lumineuse ligne de guitare vient éclairer un ensemble beaucoup plus sombre.
Beau, mais rude ! Un cinquième album suivant une évolution logique de la musique de Russian Circles, qui en impose par ses capacités à nous torturer avec une lourdeur et une épaisseur si particulières qu'on se laisse prendre au jeu... à nos propres dépends. Un album réussi mais qui reste un objet très particulier de par ses ambiances et les émotions qu'il suscite. Du très bon boulot, mais à ne conseiller qu'à un public averti.
Album : Memorial
Cinquième Album
Sortie : 2013
Genre : Post Métal, Post Rock, Instrumental
Label : Sargent House
Morceaux à écouter : 1777, Ethel, Lebaron
♥♥♥(♥)
On en est où ? Cinquième album pour le trio originaire de Chicago et pas de changement notable depuis Empros (mêmes musiciens et même label), un album qui marquait toutefois une nouvelle orientation sonore pour le groupe. On notera quand même un visuel bien plus froid que pour l'album précédent, semblant aller dans la continuité des saisons, Empros invoquant davantage l'automne avec ses arbres au feuillage pourpre et ce Memorial faisant apparemment référence à l'hiver avec son relief enneigé. Et comme un visuel n'est que très rarement choisi au hasard, on pouvait déjà se faire une petite idée du contenu de ce cinquième effort.
Une invitée surprise. Premier détail qui semble anecdotique mais qui est une première pour Russian Circles : l'album comprend un morceau en featuring et pas avec n'importe qui. Il s'agit en effet de Chelsea Wolfe qui vient poser sa voix spectrale sur "Memorial", le morceau qui donne d'ailleurs son nom à l'album. Premier point : l'artiste est signée sur le même label que le groupe, ce qui a sans doute facilité cette collaboration, sans oublier que les deux formations ont effectué une tournée ensemble à travers l'Europe en fin d'année 2013 (voir le Live Report du concert à Paris au Divan du Monde). Second point : cette voix si glaciale vient corroborer l'appréhension ressentie face au visuel de ce Memorial et ainsi boucler un album à la ligne directrice bien tenue, ce morceau en featuring se positionnant en clôture de l'ensemble.
Musicalement, quoi de beau ? Russian Circles fait de la musique instrumentale à l'identité forte, et ce n'est pas cet album qui déroge à la règle. Le petit tournant pris lors de l'opus précédent, Empros, est désormais acquis et est approfondi ici pour tomber encore plus dans une certaine noirceur. De ce fait, la musique du groupe apparaît sombre, froide, même parfois glauque, aux sonorités métalliques, et paradoxalement terriblement organique. La guitare est torturée d'effets lui donnant une consistance rarement atteinte lors des albums précédents et les lignes solo étincelantes se font beaucoup plus timides ("1777"), preuve que le but ici n'est plus d'être mélancolique ou nostalgique mais d'atteindre une limite très proche du mortifère, l'Humain disparaissant derrière des cordes qui hurlent et vrombissent ou des cymbales qui pleurent ("Deficit"). Le résultat final est donc lourd, épais, aux subtilités bien réelles mais noyées dans un son de basse et de guitare saturées et tout en rondeur, sans parler d'une batterie toujours aussi vivante et assassine ("Burial"). Un volume sonore (en notion d'espace) qui englobe et plonge l'auditeur dans un sinistre voyage d'où l'échappatoire semble hors de portée. Le travail sur les ambiances est une fois de plus réussi mais laisse cette désagréable sensation de nous avoir touchés au plus profond, faisant surgir des sentiments enfouis pour de bonnes raisons. Entre tristesse, dépression et malaise, on reste toutefois scotché à cet enchaînement de poésie instrumentale froide comme la mort. Du grand art, même s'il faut bien admettre que ce n'est peut-être pas le meilleur moyen pour se mettre de bonne humeur. Même l'incroyable "Cheyenne", sans percussion, avec ses cordes stridentes à peine audibles, ferait verser une larme au plus insensible des amateurs de Métal. Reste un titre comme "Ethel" qui ramène un peu d'espoir, exactement comme "Malko" sur l'album Geneva, où la lumineuse ligne de guitare vient éclairer un ensemble beaucoup plus sombre.
Beau, mais rude ! Un cinquième album suivant une évolution logique de la musique de Russian Circles, qui en impose par ses capacités à nous torturer avec une lourdeur et une épaisseur si particulières qu'on se laisse prendre au jeu... à nos propres dépends. Un album réussi mais qui reste un objet très particulier de par ses ambiances et les émotions qu'il suscite. Du très bon boulot, mais à ne conseiller qu'à un public averti.
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