C'était le jeudi 23 Octobre dernier. Direction le Sud de la France et Nîmes cette fois pour l'une des dates du tour mené en tandem par Tesseract et Animals As Leaders. La seule date où il était possible de voir Hord qui "jouait à domicile" en première partie.
Pourquoi aller si loin alors que les deux têtes d'affiche ont joué dans pratiquement toute la France pour cette tournée ? Pour honorer l'invitation faite par Hord lors de leur dernière date du Dark Light Tour à Saint-Etienne en mai dernier avec Lodz (voir le Live Report). Le genre de blague de soirée qui te fait acheter une place de concert cinq mois à l'avance et où il faut se farcir presque quatre heures de route pour assister au show. Une question évidente se pose une fois l'évènement passé : est-ce que ça valait le coup ? La réponse est sans appel : oui, évidemment. Le fait est que ce genre d'évènement n'est ni plus ni moins qu'un prétexte pour aller se promener dans le Sud (et le soleil n'a pas manqué d'être au rendez-vous, histoire de nous faire apprécier le voyage en voiture). Finalement, c'est avec pratiquement quatre heures d'avance que nous arrivons au Paloma, imposante salle de spectacle flambant neuve. Impossible de rentrer avant 20h, c'est donc l'occasion parfaite pour pousser jusqu'au Grau Du Roi et faire trempette (les pieds seulement) dans la Méditerranée.
Retour au Paloma pour 20h et le début des festivités. Fabrice Boy, qui assure le son pour Hord (et tant d'autres) est déjà en place et lance l'ouverture de la soirée. Hord entre en scène, dos à la fosse pendant l'intro qui enchaîne sur un "Confession" explosif. Le groupe est en terre conquise, dans son fief, et la fosse laisse exprimer sa joie, surtout que cette date est la dernière pour l'album The Book Of Eliot avant plusieurs mois d'absence pour un quatrième album. Certains reprennent avec ferveur les textes, adressant à Hadrien des regards complices tandis que dans un coin, quelques marmots sautent dans tous les sens avec leurs casques anti-bruit sur la tête. Il faut dire que le son est rudement bon, la salle offrant une très bonne acoustique avec ses murs couverts de planche de bois peintes en rouge : on a presque l'impression d'être au théâtre. N'ayant que (trop) peu de temps pour véritablement tout donner en tant que première partie, Hord doit se limiter à trente courtes minutes et une setlist tout aussi maigrelette. Le groupe donne le meilleur de lui même sur cinq morceaux pêchus dont "At The Gate" ou encore "A Heap Of Broken Images" où l'alternance des voix d'Hadrien et John offre un dialogue scénique jouissif. Une clôture sur "Kindermord" et la salle est chaude bouillante pour la suite de la soirée. Seul petit regret : impossible de caser "Landscape With The Fall Of Icarus" pour conclure le set. Pas le temps. Dommage.
Arrive ensuite l'OVNI de la soirée en la personne de Navene-K. Inconnu au bataillon au début de la soirée, on apprend bien rapidement qu'il s'agit de l'ancien batteur d'Animals As Leaders ayant officié sur l'album Weightless en 2009. Rien que ça. Et le jeu du bonhomme ne laisse aucun doute : il y a du niveau ! Navene Koperweis (de son vrai nom) est seul sur scène et alterne entre sa guitare sept cordes, ses fûts, ses pédales et ses machines pour un combo instrumental et électro assez surprenant mêlant Drum and Bass, Dubstep et Métal Progressif, tout ce qui fait son dernier EP Mind, en somme. Limité par le temps et aussi par les moyens (un seul homme en Live pour assurer le spectacle, c'est un peu un tour de force), l'américain offre un set éclectique et culotté. Se produire de la sorte lors d'une soirée placée sous le signe du Métal Progressif et du Djent, c'est pas banal comme on dit. Pourtant, le gaillard fait son truc sans broncher et arrive même à faire de l'humour. Mais surtout, il arrive à gagner le cœur des spectateurs. Malgré son style à part, Navene-K met tout le monde d'accord : "c'est pas déplaisant et même intéressant" diront plusieurs personnes.
Arrive ensuite Tesseract avec un Daniel Tompkins qui parlera plusieurs fois de sa joie d'être de retour au sein de la formation après le départ d'Ashe O'Hara en juin dernier. Le groupe est connu pour son Métal Prog/Djent à tendance mélancolique et il est vrai que leur musique est à l'image des musiciens sur scène : un brin introvertis et absolument concentrés sur leurs instruments. On pourra dire ce qu'on veut sur le manque de communication du combo avec son public (lors des morceaux), le set est ultra calé et d'une propreté difficilement critiquable. La prestation vocale de Tompkins est du même niveau et permet d'apprécier un show à la hauteur des versions studio. C'est carré et juste. Une qualité appréciable au détriment d'un réel échange avec la fosse. Après, peut-on réellement reprocher ça à un groupe pratiquant une musique technique nécessitant un minimum de concentration ? Le débat est ouvert. Quoiqu'il en soit, Tesseract jouera un set composé d'une grande majorité de morceaux du premier album One, mais aussi le très bon "Singularity", chanté par O'Hara à l'origine. Une très bonne prestation.
Enfin, quoi de "mieux" pour clôturer cette soirée qu'un peu de "branlette de manche" ? Animals As Leaders et LE groupe de la soirée, celui que tout le monde attend avec une sorte de curiosité et de voyeurisme. Le fait est que le projet musical de Tosin Abasi est tellement remarquable de par son incroyable talent à la guitare qu'on en vient à simplement vouloir profiter de la performance en Live pour savoir si "c'est possible" et si le mec arrive quand même à se planter parfois et à faire des fausses notes. Accompagné par un second guitariste (Javier Reyes) et un batteur (Matt Garstka, qui a remplacé Navene-K) depuis le deuxième album Weightless, le groupe sort les huit cordes et balance son Djent avec un amour certain pour la musique, mais surtout pour la technique. Abasi souffrira d'un problème d'oreillette pendant toute la durée du set et, alors qu'on pourrait croire que ce handicap le rabaissera au statut de simple musicien (et être humain) pouvant commettre quelques erreurs, le bonhomme ne sourcillera pas. Les morceaux s'enchaînent sans aucune faute notable (du moins pour les néophytes que nous sommes). Il faut avouer que les notes s'enchaînent à une vitesse tellement hallucinante qu'il est difficile de capter l'intégralité du jeu des musiciens. Reyes, qui reste bien en retrait par rapport à Abasi n'est pas en reste et bien que son statut de "guitare secondaire" (oserai-je dire) ne lui donne pas autant d'importance au sein de la formation, son jeu est bel et bien le pilier de la musique d'Animals As Leaders, permettant à Abasi de s'exprimer au mieux. Enfin, pas grand chose à dire de Garstka, véritable machine de guerre et de technique qui suivra le mouvement pendant toute l'heure du set avec une efficacité redoutable. Du très haut niveau. Cependant, le Djent instrumental d'Animals As Leaders fait partie de ces curiosités qu'on doit voir au moins une fois en Live mais qui, dans un certain sens, blase. C'est tellement propre ! Et l'absence de chanteur ou même de bassiste sur scène limite clairement l'intérêt de la prestation scénique, si ce n'est pour la performance des trois musiciens. Un show impressionnant, certes, mais qui reste davantage un tour de magie sonore assez incroyable, au même titre que certains concerts de Jazz, plutôt qu'un véritable spectacle visuel. Le groupe quitte la scène pour un semblant de rappel : "CAFO" n'a pas été jouée, et la fosse sait bien que le groupe ne peut pas partir sans jouer la pièce maîtresse de sa discographie. Le trio revient conclure sur ce morceau aussi agréable qu'impressionnant.
Une soirée complète, avec des musiciens talentueux, et finalement une large palette de genres, chaque groupe (ou artiste) ayant proposé sa musique et son identité. Difficile de s'ennuyer et de partir déçu, surtout que le cadre du Paloma s'y prêtait bien. Une ambiance bon enfant qui aura permis de profiter au mieux des quatre sets. Parfait.
Un grand bravo à Send The Wood pour l'organisation de cette soirée. Remerciements à DRK Pixs Prod pour les photos : vous pouvez consulter le reste de la série de clichés de cette soirée sur Facebook. Merci aussi à Louise pour m'avoir accompagné jusque dans le Sud, à John et Fab pour leur chaleureuse présence et aux autres croisés lors de cette soirée.
31/10/2014
29/10/2014
[Vidéo] Deluxe : "My Game"
Ceux qui suivent l'actualité du groupe ne seront pas passés à côté du dernier clip de Deluxe pour "My Game", extrait de l'album The Deluxe Family Show (en écoute sur Youtube). On n'est pas encore au niveau de OK Go avec ses clips totalement fous mais le travail est tout de même conséquent ici ! Une chorégraphie sympa sous un ciel bleu : de quoi redonner le sourire par les jours de grisaille et l'automne qui nous guettent malgré l'été indien qu'on se tape dernièrement. La troupe se balade sur son tapis rampant entre le Cour Mirabeau d'Aix en Provence et la friche de la Belle de Mai à Marseille pour terminer au milieu d'une foule de figurants dans la joie et la bonne humeur. Un énorme travail de tournage et de montage pour un résultat à la hauteur. Bien joué !
28/10/2014
[Vidéo] SkyHarbor : "Patience"
SkyHarbor est un projet musical éclectique regroupant des musiciens indiens, le batteur Anup Sastry qui évolue aussi au sein de la formation Intervals (et suit en parallèle un projet solo), et le chanteur Daniel Tompkins de chez Tesseract.
Au menu, un Rock Progressif aérien (qui rappellerait presque A Perfect Circle dans l'allure générale) qui sert ici un clip poétique animé par Jess Cope et le Owl House Studio à l'aide de marionnettes/silhouettes en ombres chinoises. Une technique très bien exploitée ici avec différents ambiances colorées et un jeu sur les profondeurs de champ qui n'est pas sans rappeler le jeu vidéo indépendant Limbo, le travail de Michel Ocelot sur Princes et Princesses, ou encore Les Aventures du Prince Achmed... datant de 1926. Très joli clip !
Au menu, un Rock Progressif aérien (qui rappellerait presque A Perfect Circle dans l'allure générale) qui sert ici un clip poétique animé par Jess Cope et le Owl House Studio à l'aide de marionnettes/silhouettes en ombres chinoises. Une technique très bien exploitée ici avec différents ambiances colorées et un jeu sur les profondeurs de champ qui n'est pas sans rappeler le jeu vidéo indépendant Limbo, le travail de Michel Ocelot sur Princes et Princesses, ou encore Les Aventures du Prince Achmed... datant de 1926. Très joli clip !
27/10/2014
[Vidéo] OK Go : "I Won't Let You Down"
OK Go se fait une fois de plus remarquer avec un clip original. On est désormais habitué à ce que le groupe fasse dans la démesure et l'excentrique. La seule question à se poser à chaque nouveau clip étant "Que vont-ils bien nous pondre cette fois ?". Cette fois justement, tout commence comme une banale chorégraphie sur ce qui semble être des "UNI-CUB Personal Mobility Device" mais la suite ne se résume qu'à un seul mot : parapluie (ou ombrelle, au choix), avec une chorégraphie bien plus complexe et d'une immense envergure pour un final bluffant. Un clip qui s'apprécie tout autant que les précédents déjà réalisés par le groupe.
16/10/2014
[Vidéo] Maniacx : "Circle" featuring Dilemn
Maniacx est de retour avec un nouveau clip et un album qui devrait sortir bientôt. Verdict ? Pas fameux... Le son n'est pas mauvais (et rappelle quelque peu l'Electro de Justice avec "D.A.N.C.E.", entre autres) mais tout ce qui faisait l'essence de Maniacx est en train de disparaître. Après deux albums très bons et un univers très personnel riche, le groupe a pris une toute autre direction depuis le dernier EP Vision sorti en 2012 (le visuel de l'album qui sortira bientôt reprend d'ailleurs les codes de la pochette de l'EP). Le changement n'est pas une mauvaise chose en soi, certes. Reste à voir si Maniacx saura concrétiser celui-ci avec brio. Réponse le 27 octobre avec Stuck In The Beat.
15/10/2014
[Vidéo] Twelve Foot Ninja : "Ain't That A Bitch"
Pour ceux qui ne connaîtraient pas les australiens de Twelve Foot Ninja, c'est l'occasion avec le clip de "Ain't That A Bitch" publié en début d'année 2014. Le morceau en question est abordable pour la grande majorité du public, ce qui n'est pas le cas de l'intégralité du répertoire du groupe qui pratique un Métal Alternatif mélangeant de nombreux autres genres éloignés (Funk, Reggae...). En plus de son accessibilité, le clip traite d'un sujet sensible et de plus en plus répandu avec Internet : le cyberbullying. Dans la vidéo, les membres du groupe se "dépassent" pour produire un album qui sera vivement critiqué par ce qu'on appelle communément un troll, caché derrière son écran. Sauf que cette fois, ça ne passe pas et l'un des membres du groupe va se venger...
Un clip qui traite un sujet sérieux d'une façon à la fois gore, comique et satirique. Une bonne dose de WTF! comme sait le faire Twelve Foot Ninja, avec un brin d'auto-dérision.
Pour ceux qui voudraient visionner un autre clip de Twelve Foot Ninja, voilà la vidéo pour "Coming For You", beaucoup plus Métal mais avec de la Bossa Nova dedans... Si si !
Un clip qui traite un sujet sérieux d'une façon à la fois gore, comique et satirique. Une bonne dose de WTF! comme sait le faire Twelve Foot Ninja, avec un brin d'auto-dérision.
Pour ceux qui voudraient visionner un autre clip de Twelve Foot Ninja, voilà la vidéo pour "Coming For You", beaucoup plus Métal mais avec de la Bossa Nova dedans... Si si !
10/10/2014
[Vidéo] Exotype : "Wide Awake" feat. Chad Ruhlig
Exotype vient tout juste de sortir son premier album sur le label Rise Records suite à une promo assurée par de nombreux titres balancés au compte goutte ces derniers mois. Parmi ces titres figurait le morceau "Wide Awake" dont voici le clip posté hier par le groupe. Rien de bien fou. Dommage, car il y avait matière à, le groupe ayant continué de développer son côté hybride et geek sur les bords depuis l'EP Emerge où le rapport qu'entretient l'Homme avec la machine reste le sujet principal des textes. Exotype a profité de la production de Joey Sturgis pour ce premier album, le bonhomme étant connu pour son travail avec des groupes comme Asking Alexandria ou The Devil Wears Prada (il a aussi bossé sur le premier album de We Came As Romans) qui sont à peu près du même calibre. C'est gras et bourrin, ça plaît ou ne plaît pas du tout, et les clean vocals vont une fois de plus diviser les fans du genre. Mais ça se laisse écouter sans trop de mal, ne serait-ce par curiosité.
09/10/2014
[Vidéo] Pethrol : "Autumn's Cry"
L'automne est arrivé, avec sa pluie et sa grisaille. Rien de mieux pour l'occasion qu'un clip s'accordant avec le sujet saisonnier. Pethrol propose donc une vidéo pour son titre "Autumn's Cry" extrait du premier EP Black Gold, tout en noir et blanc (mais pas seulement), aux images à la fois poétiques et dures.
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