Artiste : Deuce
Album : Nine Lives
Premier Album
Sortie : 2012
Genres : Fusion, Rapcore, Rap Métal, Crunkcore, Hip Hop Alternatif
Label : Five Seven Music
Morceaux à écouter : Help Me, The One, America, Gravestone
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Vous connaissez l'histoire du
Vilain Petit Canard ? Non ?! Eh bien ce vieux conte pour enfant conviendrait très bien pour illustrer l'histoire de Deuce, MC et producteur que "personne n'aime" ("
Nobody Likes Me") déchu de son titre de chanteur de refrains au sein de la formation d'
Hollywood Undead. Après seulement deux albums enregistrés avec le groupe, Aron Erlichman de son vrai nom, s'est vu "remercié" pour des raisons assez obscures, ce qui divise encore aujourd'hui la communauté de fans de la première heure du groupe masqué de Los Angeles.
Si Deuce est un "vilain petit canard", selon certains, c'est à cause de son caractère. Pas très étonnant quand on écoute ce premier album solo... Mais le personnage du "pro[deuce]r" est lui aussi un peu à part. Couvert de tatouages, le bonhomme est davantage un gringalet qu'une brute épaisse, affublé d'une casquette relativement "has been" et d'un t-shirt sans manches caractéristique : impossible de le rater, même si on ne voit que très rarement son visage car caché derrière un masque gardé depuis ses débuts avec
Hollywood Undead. Mais ce qui est sans doute le plus désagréable chez Deuce, ce sont ses mimiques gestuelles datant elles aussi de l'époque d'
Hollywood Undead (
notamment en Live) : des mouvements de bras incessant frisant parfois le ridicule...
Mais comme on n'est pas là pour ce qu'on voit mais plutôt pour ce qu'on entend (ou écoute, ça dépend des gens), passons à ce qui nous intéresse. On est donc face à un album de onze titres (quelques morceaux supplémentaires dans les versions "bonus") pour presque trois quarts d'heure de son : honorable. Musicalement, Deuce confirme le fait qu'il avait déjà produit en partie le premier effort d'
Hollywood Undead en reprenant sensiblement le même cocktail Rap/Rock, voir Métal pour certains, quoique cette étiquette ne soit pas vraiment justifiée. De plus, le gaillard prouve aussi qu'il sait chanter, notamment sur les refrains (bon, c'est pas du haut niveau non plus, hein), comme sur "
The One". Dans l'ensemble, l'album est efficace, les instrus plus ou moins accrocheuses, malgré un manque certain d'originalité. Mais, à l'instar d'un "
Meteora" par-exemple, il faut reconnaître une efficacité et des riffs entêtants, parfois épais et gras, ce qui comble sans nul doute les amateurs du genre ("
America").
C'est pourtant sur un surprenant "
Let's Get It Crackin" aux fortes influences Crunk que s'ouvre l'album, aux textes explicites et "faciles" où il est surtout question de gonzesses en petites tenues, Deuce se vantant d'être "né pour faire trembler la planète". Un peu narcissique, le MC jongle entre différents statuts dans son album, passant de mâle alpha au sex appeal démesuré ("
I Came To Party") à l'homme à abattre, rejeté par ses pairs et ayant résolument besoin de reconnaissance ("
The One", "
Nobody Likes Me"). Une double personnalité faisant de Deuce un personnage tout aussi attachant que détestable. Mais cet album est aussi un moyen de sortir de l'ombre de son ancien groupe s'étant très bien remis de son départ en le remplaçant par Danny, l'homme au masque doré scandant désormais les refrains d'
Hollywood Undead. Il est donc souvent question de textes autobiographiques ("
America"), parfois traités avec humour et auto-dérision ("
Help Me").
Malgré un peu de facilité dans l'écriture ("dick", "fuck", "bitch", entre autres, revenant souvent, très souvent), il faut reconnaître une aisance à la punch-line chez Deuce, souvent épaulé par ses acolytes venus prêter main forte en featuring ("
Freaky Now"), et la capacité d'évoluer dans divers genres de Rap, parfois un brin mélancolique ("
Gravestone"). Il en résulte un album qui va droit au but, charmeur de par ses instrus et mélodies variées, efficace dans les refrains et bien que simpliste, rapidement assimilable. De plus, on s'ennuie peu et bien qu'il soit facile de le critiquer en beaucoup de points, il est tout aussi facile de se le passer et repasser en boucle, et rien que pour ça, on peut tirer notre chapeau.
Un album qui ne plaira certes pas à tout le monde mais qui se laisse écouter sans trop de problèmes. Après, s'attarder sur les textes est un peu superflu, surtout pour nous, francophones.
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