Artiste : Hollywood Undead
Album : Swan Songs
Premier Album
Sortie : 2008
Genres : Rap Métal, Hop Core, Hip Hop Alternatif
Labels : Octone Records, Polydor
Morceaux à écouter : Undead, Young, This Love, This Hate
♥♥
> Ecouter l'album sur Grooveshark <
Qui a dit que le Rap Métal était mort ? Bon, évidemment, il y a bien quelques survivants des années 1990 comme Limp Bizkit (Linkin Park ayant bien du mal à continuer de porter les étiquettes de Rap et Néo Métal...) mais voir apparaître un groupe en plein courant des années 2000 n'était pas un pari aisé à gagner. Pourtant, Hollywood Undead pointe le bout de son nez en 2005 et ce n'est que trois ans plus tard, après plusieurs démos et morceaux postés sur MySpace, que sort ce premier album répondant au nom de "Chants du Cygne". Composés d'une triple paire de MCs arborant des masques ou autres bandanas, la bande n'est pas là pour se prendre la tête ni pratiquer le "très sérieux". Certains crieront au plagiat de groupes comme Slipknot mais il y a fort à parier qu'il faut plutôt y voir un brin d'humour et de festivité.
Alors, évidemment, tout le monde s'accorde à dire que l'étiquette "Rap Métal" est plus ou moins justifiée. En effet, on est face à un petit dilemme : sur les quatorze pistes de cet album, on distingue deux types de productions. Celles qui sont effectivement (plus ou moins) ce qu'on pourrait qualifier de Rap Métal, et celles qui le sont beaucoup moins, voire pratiquement pas.
L'album s'ouvre pourtant sur une bonne dose d'énergie avec "Undead" au refrain rageur (qui prennent davantage d'impact en live, même si on évitera de remercier Vevo pour sa censure qui gâche totalement la plupart des productions du groupe à cause d'un certain niveau de vulgarité dans le vocabulaire employé par les MCs) et aux textes hésitant entre coup de gueule et dérision (et auto-dérision). Une sorte de credo qui se retrouve dans la plupart des pistes de cet album, d'où le côté un peu décalé de l'ensemble et ce côté dit "festif" ("Everywhere I Go"), même si on reconnaîtra un goût prononcé pour la critique gratuite ("California"), un certain amour (s'exprimant souvent par la haine) pour Los Angeles et la ville au sens large du terme ("City"). On reconnaîtra donc une certaine facilité dans les sujets et thèmes abordés, voire même une redondance qui passe pourtant inaperçue tant les morceaux arrivent à se différencier les uns des autres (musicalement parlant, j'entends).
En effet, même si les instruments restent peu nombreux (guitare, batterie et clavier/synthé), le groupe arrive à produire des mélodies contrastées et des refrains entêtants à l'identité propre. Une sorte de machine de guerre pour partir à l'assaut des ondes et qui fonctionne plutôt bien. Cependant l'hétérogénéité existant entre certaines pièces poussent l'auditeur à s'arrêter sur certaines pistes et à très peu écouter les autres (exemple avec "Young" qui fonctionne très bien et "Bottle and a Gun" qui reste bien trop lancinant et plat pour soulever les foules). Il n'en reste pas moins que malgré un manque d'originalité certain, l'album fonctionne assez bien dans son ensemble.
"Swan Songs" est donc un album qui ne se démarque pas du reste, sauf peut-être dans la dégaine de ses MCs et encore... Mais on lui reconnaîtra tout de même une énergie sympathique et un côté décalé qui lui permet d'excuser pas mal de faiblesses. En gros ça s'écoute, ça se laisse écouter mais il faut évidemment faire preuve d'indulgence. Personnellement, j'avoue qu'il n'y a pas grand chose de recherché ici mais on peut, nous Français, comparer ça à du Svinkels (plus précisément leur dernier album "Dirty Centre" un peu moyen), voire même du TTC parfois, à base de "bitch", "shit" ou autres "fuck" qui reviennent facilement à la volée, sans oublier les thèmes récurrents que sont l'alcool ou la violence gratuite. Tout ça est évidemment à prendre au second degré (voire même plus) et une fois ce travail d'acceptation effectué, on se laisse prendre au jeu... ou pas du tout.
29/08/2012
28/08/2012
[News] Enter Shikari : Nouvel EP / C2C : Nouvelle Vidéo
Enter Shikari vient de publier un nouvel EP de quatre titres en "Pay What You Want" disponible sur leur propre site. Chacun sera libre de donner ce qu'il souhaite au groupe pour obtenir cet EP, disponible à partir de 1£ (soit environ 1,25 euro).
C2C vient de publier la dernière vidéo réalisée par Rémi Paoli pour le morceau "Arcades", extrait de l'EP "Down The Road".
C2C vient de publier la dernière vidéo réalisée par Rémi Paoli pour le morceau "Arcades", extrait de l'EP "Down The Road".
23/08/2012
[Album] Long Distance Calling : "Long Distance Calling"
Artiste : Long Distance Calling
Album : Long Distance Calling
Troisième Album
Sortie : 2011
Genres : Post Rock, Post Métal, Métal Progressif, Métal Psychédélique et Atmosphérique, Instrumental
Label : Superball Music
Morceaux à écouter : Tous, d'une traite.
♥♥♥♥♥
> Site Officiel / MySpace <
Voilà un album d'une qualité indéniable et il serait dommage de passer à côté !
Long Distance Calling a prouvé avec ses premiers opus que les Allemands savaient faire autre chose que de l'Indus qui tache, à gros coup de riffs gras et lourds, scandant des refrains dans leur langue gutturale. Tout groupe désireux de faire de l'instrumental marque sa volonté de communiquer uniquement par la musique des émotions ou ambiances singulières. Des groupes comme ça, il y en a à la pelle, mais en Europe, ils se font quelque peu plus rares (conseil : jeter une oreille sur l'EP de LD Kharst). "Avoid The Light" avait pourtant déjà mis la barre très haute. Oui mais voilà, les cinq compères sont perfectionnistes et ont surtout du talent à liquider. Ce troisième album marque une profonde évolution dans la musique du groupe : plus aboutie, plus franche aussi, mais aussi plus propre. Cet album est calibré au "poil de cul" près. Rien ne déborde, rien n'entache l'ensemble, et le tout est généreux : sept pistes pour un peu plus de cinquante-six minutes d'écoute, c'est un beau cadeau fait à l'auditeur.
Une seule pièce fait moins de six minutes et on se dit tout de suite que l'écoute du disque va être quelque peu éprouvante. C'est avec ce genre d'à priori qu'on passe souvent à côté de quelque chose de beau, que ce soit en matière de musique ou dans tout autre domaine. Non, ici, tout passe comme une lettre à la poste. Bien que techniquement remarquable (le groove jazzy de "Timebends" avec son surprenant slap de basse), l'album reste étonnamment accessible et on ne s'ennuie guère tant l'alchimie fonctionne. Entre intro à la batterie ("Into The Black Wide Open"), guitares se complétant à merveille, alternant entre accords épais et lignes aériennes et mélodiques ("Invisible Giants"), sans oublier des solos inspirés qui laissent pantois ("Arecibo", "Beyond The Void"), le tout est un concentré d'énergie et d'émotions qui communique avec tellement de facilité qu'on se laisse emporter sans broncher.
Un troisième album où viennent se retrouver toutes les forces des cinq musiciens : une batterie au traitement irréprochable (le tout enregistré en seulement cinq jours de studio) qui, accompagnée d'une basse audible et de guitares franchement inspirées profitent d'un appui certain des machines de Reimut Van Bonn qui se font entendre juste ce qu'il faut. Jouissif et surtout original (samples en intro de "Into The Black Wide Open" ou ambiance de "Beyond The Void").
On notera le morceau chanté "Middleville", un rituel de chaque album du groupe. Cette fois, c'est John Bush (de chez Armored Saint et anciennement Anthrax) qui s'y colle pour un morceau un peu en décalage avec le reste de l'album, il faut le reconnaître, pour ne pas dire au final, le plus "mauvais" de cette galette. Mais les fans du gaillard apprécieront sans aucun doute, et les autres aussi !
Conclusion : Long Distance Calling pond ici une véritable pépite dont l'écoute est comme un bon vin qui se déguste. Un véritable plaisir pour les oreilles que seuls les ultra réticents du Rock et de ses instruments ne pourront pas apprécier à sa juste valeur. Dommage pour eux.
Il faudra cependant compter sans Reimut Van Bonn pour le prochain album, celui-ci ayant décidé de suivre une autre voix que celle du groupe.
Album : Long Distance Calling
Troisième Album
Sortie : 2011
Genres : Post Rock, Post Métal, Métal Progressif, Métal Psychédélique et Atmosphérique, Instrumental
Label : Superball Music
Morceaux à écouter : Tous, d'une traite.
♥♥♥♥♥
> Site Officiel / MySpace <
Voilà un album d'une qualité indéniable et il serait dommage de passer à côté !
Long Distance Calling a prouvé avec ses premiers opus que les Allemands savaient faire autre chose que de l'Indus qui tache, à gros coup de riffs gras et lourds, scandant des refrains dans leur langue gutturale. Tout groupe désireux de faire de l'instrumental marque sa volonté de communiquer uniquement par la musique des émotions ou ambiances singulières. Des groupes comme ça, il y en a à la pelle, mais en Europe, ils se font quelque peu plus rares (conseil : jeter une oreille sur l'EP de LD Kharst). "Avoid The Light" avait pourtant déjà mis la barre très haute. Oui mais voilà, les cinq compères sont perfectionnistes et ont surtout du talent à liquider. Ce troisième album marque une profonde évolution dans la musique du groupe : plus aboutie, plus franche aussi, mais aussi plus propre. Cet album est calibré au "poil de cul" près. Rien ne déborde, rien n'entache l'ensemble, et le tout est généreux : sept pistes pour un peu plus de cinquante-six minutes d'écoute, c'est un beau cadeau fait à l'auditeur.
Une seule pièce fait moins de six minutes et on se dit tout de suite que l'écoute du disque va être quelque peu éprouvante. C'est avec ce genre d'à priori qu'on passe souvent à côté de quelque chose de beau, que ce soit en matière de musique ou dans tout autre domaine. Non, ici, tout passe comme une lettre à la poste. Bien que techniquement remarquable (le groove jazzy de "Timebends" avec son surprenant slap de basse), l'album reste étonnamment accessible et on ne s'ennuie guère tant l'alchimie fonctionne. Entre intro à la batterie ("Into The Black Wide Open"), guitares se complétant à merveille, alternant entre accords épais et lignes aériennes et mélodiques ("Invisible Giants"), sans oublier des solos inspirés qui laissent pantois ("Arecibo", "Beyond The Void"), le tout est un concentré d'énergie et d'émotions qui communique avec tellement de facilité qu'on se laisse emporter sans broncher.
Un troisième album où viennent se retrouver toutes les forces des cinq musiciens : une batterie au traitement irréprochable (le tout enregistré en seulement cinq jours de studio) qui, accompagnée d'une basse audible et de guitares franchement inspirées profitent d'un appui certain des machines de Reimut Van Bonn qui se font entendre juste ce qu'il faut. Jouissif et surtout original (samples en intro de "Into The Black Wide Open" ou ambiance de "Beyond The Void").
On notera le morceau chanté "Middleville", un rituel de chaque album du groupe. Cette fois, c'est John Bush (de chez Armored Saint et anciennement Anthrax) qui s'y colle pour un morceau un peu en décalage avec le reste de l'album, il faut le reconnaître, pour ne pas dire au final, le plus "mauvais" de cette galette. Mais les fans du gaillard apprécieront sans aucun doute, et les autres aussi !
Conclusion : Long Distance Calling pond ici une véritable pépite dont l'écoute est comme un bon vin qui se déguste. Un véritable plaisir pour les oreilles que seuls les ultra réticents du Rock et de ses instruments ne pourront pas apprécier à sa juste valeur. Dommage pour eux.
Il faudra cependant compter sans Reimut Van Bonn pour le prochain album, celui-ci ayant décidé de suivre une autre voix que celle du groupe.
22/08/2012
[News] C2C, Deftones, Metric, Dirtyphonics, Wax Tailor
Cette fin d'été apporte son lot de bonnes nouvelles (même si, question musique, il y a des bonnes nouvelles tous les jours) :
- C2C a annoncé la sortie de l'album "Tetra" pour le 3 septembre 2012, si tout va bien. Un gros rendez-vous tant l'EP "Down The Road" avait fait sensation !
- Deftones sortira normalement son prochain album courant octobre. Il y a peu de chance que celui-ci soit "Eros", en gestation depuis plusieurs années mais, comme on dit, l'espoir fait vivre et beaucoup aimeraient voir ce disque pointer le bout de son nez. Affaire à suivre, donc.
-Wax Tailor a aussi annoncé la sortie de son nouvel album "Dusty Rainbow From The Dark" pour le 10 septembre en Europe et le 18 dans le reste du Monde. La musique française se porte plutôt bien !
- Metric vient de publier une première vidéo "making of" de leur dernier album "Synthetica", une sorte de reportage en plusieurs épisodes dont il faudra suivre la sortie des prochaines vidéos.
- Dirtyphonics a récemment largué un nouveau remix : le groupe parisien s'est cette fois-ci attaqué à Marilyn Manson en remixant "Slo-Mo-Tion", un des morceaux de son dernier album "Born Villain".
- C2C a annoncé la sortie de l'album "Tetra" pour le 3 septembre 2012, si tout va bien. Un gros rendez-vous tant l'EP "Down The Road" avait fait sensation !
- Deftones sortira normalement son prochain album courant octobre. Il y a peu de chance que celui-ci soit "Eros", en gestation depuis plusieurs années mais, comme on dit, l'espoir fait vivre et beaucoup aimeraient voir ce disque pointer le bout de son nez. Affaire à suivre, donc.
-Wax Tailor a aussi annoncé la sortie de son nouvel album "Dusty Rainbow From The Dark" pour le 10 septembre en Europe et le 18 dans le reste du Monde. La musique française se porte plutôt bien !
- Metric vient de publier une première vidéo "making of" de leur dernier album "Synthetica", une sorte de reportage en plusieurs épisodes dont il faudra suivre la sortie des prochaines vidéos.
- Dirtyphonics a récemment largué un nouveau remix : le groupe parisien s'est cette fois-ci attaqué à Marilyn Manson en remixant "Slo-Mo-Tion", un des morceaux de son dernier album "Born Villain".
21/08/2012
[EP] Skrillex : "More Monsters and Sprites"
Artiste : Skrillex
EP : More Monsters and Sprites
Sortie : 2011
Genres : Dubstep, Drum and Bass, House Alternative et Progressive
Labels : Big Beat, Atlantic
♥
>Ecouter l'EP sur Grooveshark<
Tout est dans le titre de cet EP : plus de "Monsters and Sprites". En gros, encore plus de remixes du fameux morceaux présenté sur l'EP qui porte son nom : "Scary Monsters and Nice Sprites". Il suffit de voir la tracklist pour voir qu'avant même d'écouter cet EP, il faudra se contenter de seulement deux nouveaux morceaux pondus par Skrillex. Pour sa défense, Sonny s'est tout de même fait voler ses ordinateurs (en gros, ses outils de travail quoi) à l'époque et a ainsi perdu toutes ses productions en cours. On peut donc comprendre le peu de nouveautés qui figurent sur cet EP mais cela justifie-t-il d'en sortir un à tout prix ? Je ne pense pas...
Quoiqu'il en soit, c'est juste cet état d'esprit (sans doute imposé par les labels) que je trouve critiquable, car le travail de Sonny n'est ici pas mauvais du tout, bien que sentant le déjà vu ailleurs.
On a donc droit à un "First Of The Year" assez banal mais ô combien puissant (et qui change un peu de ce que Skrillex a l'habitude de faire), surtout lorsqu'il est servi avec un clip qui décoiffe. C'est toutefois la seconde piste de cet EP qui doit retenir les attentions : en effet "Ruffneck", bien que peu folichon à mes oreilles, reste une originalité pour Skrillex. Une sorte de prise de risque qui sort un peu de sa House-Dubstep habituelle. Pas mal du tout mais le gaillard ne peut s'empêcher d'en servir une seconde tournée avec un remix de ce même morceau (qui profite cependant d'un clip, et ça, ça aide à faire passer la pilule !). Bien que ce remix reste intéressant, c'est quand même d'une redondance assez fatigante (qui rappelle d'ailleurs la fâcheuse tendance des EPs de Skrillex à présenter des remixes de ses propres morceaux...).
On arrive ensuite au gros de cet EP : pas moins de quatre remixes de son désormais ultra-célèbre "Scary Monsters and Nice Sprites". Cet étalage aura au moins l'avantage de présenter quatre différentes pattes, dont celle de Dirtyphonics qui vient pimenter le titre de sa sauce Drum and Bass / Drumstep des plus épicées. Un petit régal et une certaine fierté pour les auditeurs français que nous sommes ! La suite réserve son lot de petites surprises, avec le remix de Phonat qui sonne en total décalage avec le reste (mais qui n'est finalement pas pour nous déplaire : un peu de nouveauté de faisant pas de mal). Le remix par The Juggernaut s'apparente plus ou moins à celui des Dirtyphonics mais reste suffisamment original pour se distinguer. Enfin, Kaskade étale le titre phare de Skrillex sur plus de huit minutes en l'orientant directement pour les dancefloors. Pas fou-fou pour moi mais il y a fort à parier que beaucoup de clubbers y auront trouvé leur compte.
En bref, un autre EP de Skrillex, avec d'autres remixes et (quelques) nouveaux morceaux. Musicalement, ça reste propre, respectable et suffisamment intéressant pour y jeter une oreille mais il faut avouer que cette répétition d'un seul et même titre est quelque chose de lassant à la longue ! Les fans y trouvent leur compte sans aucun problème, les autres resteront sans aucun doute sur leur faim et iront voir ailleurs (les producteurs de Dusbtep n'étant pas une espèce rare depuis le début des années 2010...).
EP : More Monsters and Sprites
Sortie : 2011
Genres : Dubstep, Drum and Bass, House Alternative et Progressive
Labels : Big Beat, Atlantic
♥
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Tout est dans le titre de cet EP : plus de "Monsters and Sprites". En gros, encore plus de remixes du fameux morceaux présenté sur l'EP qui porte son nom : "Scary Monsters and Nice Sprites". Il suffit de voir la tracklist pour voir qu'avant même d'écouter cet EP, il faudra se contenter de seulement deux nouveaux morceaux pondus par Skrillex. Pour sa défense, Sonny s'est tout de même fait voler ses ordinateurs (en gros, ses outils de travail quoi) à l'époque et a ainsi perdu toutes ses productions en cours. On peut donc comprendre le peu de nouveautés qui figurent sur cet EP mais cela justifie-t-il d'en sortir un à tout prix ? Je ne pense pas...
Quoiqu'il en soit, c'est juste cet état d'esprit (sans doute imposé par les labels) que je trouve critiquable, car le travail de Sonny n'est ici pas mauvais du tout, bien que sentant le déjà vu ailleurs.
On a donc droit à un "First Of The Year" assez banal mais ô combien puissant (et qui change un peu de ce que Skrillex a l'habitude de faire), surtout lorsqu'il est servi avec un clip qui décoiffe. C'est toutefois la seconde piste de cet EP qui doit retenir les attentions : en effet "Ruffneck", bien que peu folichon à mes oreilles, reste une originalité pour Skrillex. Une sorte de prise de risque qui sort un peu de sa House-Dubstep habituelle. Pas mal du tout mais le gaillard ne peut s'empêcher d'en servir une seconde tournée avec un remix de ce même morceau (qui profite cependant d'un clip, et ça, ça aide à faire passer la pilule !). Bien que ce remix reste intéressant, c'est quand même d'une redondance assez fatigante (qui rappelle d'ailleurs la fâcheuse tendance des EPs de Skrillex à présenter des remixes de ses propres morceaux...).
On arrive ensuite au gros de cet EP : pas moins de quatre remixes de son désormais ultra-célèbre "Scary Monsters and Nice Sprites". Cet étalage aura au moins l'avantage de présenter quatre différentes pattes, dont celle de Dirtyphonics qui vient pimenter le titre de sa sauce Drum and Bass / Drumstep des plus épicées. Un petit régal et une certaine fierté pour les auditeurs français que nous sommes ! La suite réserve son lot de petites surprises, avec le remix de Phonat qui sonne en total décalage avec le reste (mais qui n'est finalement pas pour nous déplaire : un peu de nouveauté de faisant pas de mal). Le remix par The Juggernaut s'apparente plus ou moins à celui des Dirtyphonics mais reste suffisamment original pour se distinguer. Enfin, Kaskade étale le titre phare de Skrillex sur plus de huit minutes en l'orientant directement pour les dancefloors. Pas fou-fou pour moi mais il y a fort à parier que beaucoup de clubbers y auront trouvé leur compte.
En bref, un autre EP de Skrillex, avec d'autres remixes et (quelques) nouveaux morceaux. Musicalement, ça reste propre, respectable et suffisamment intéressant pour y jeter une oreille mais il faut avouer que cette répétition d'un seul et même titre est quelque chose de lassant à la longue ! Les fans y trouvent leur compte sans aucun problème, les autres resteront sans aucun doute sur leur faim et iront voir ailleurs (les producteurs de Dusbtep n'étant pas une espèce rare depuis le début des années 2010...).
19/08/2012
[News] Maniacx : Nouvel EP et Tournée
La bande de Maniacx vient de larguer un petit trailer pour sa future tournée française à l'occasion de la sortie de leur nouvel EP au mois de novembre. Après presque 4 ans d'absence et le départ de Nawak, il n'est pas besoin de préciser que leur retour est attendu ! Affaire à suivre !
> Maniacx, l'album <
> Maniacx : "Crazy Sounds With The Aliens" <
> Maniacx, l'album <
> Maniacx : "Crazy Sounds With The Aliens" <
[Album] Shaka Ponk : "Bad Porn Movie Trax"
Artiste : Shaka Ponk
Album : Bad Porn Movie Trax
Deuxième Album
Sortie : 2009
Genres : Rock Electro, Rock et Métal Alternatifs, Psychédélique, Pop Rock
Label : Guess What !
Morceaux à écouter : Prima Scene, Some Guide, Gotta Get Me High
♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<
>Shaka Ponk, Site Officiel et Web TV<
Trois ans après un premier album peu remarqué et peu apprécié dans nos contrées (excepté par ceux dont les oreilles auront tout de suite accroché à la musique du groupe), Shaka Ponk sort son deuxième album enregistré à Paris. Alors que les radios sont inondées par des productions douteuses aux sonorités R'n B ou Pop, le groupe s'oriente vers un Rock Electro beaucoup plus accessible que sur l'album précédent, ce dernier étant davantage tourné vers un son plus dur et Métal. Avec ce léger tournant musical, le groupe fait le pari de se faire remarquer et de s'établir dans un genre musical éclectique qui manquait plus ou moins à la scène française. Et cette audace va vite se révéler payante : le groupe commence à réellement se faire connaître avec ce deuxième album et entame un marathon de concerts et festivals, le propulsant sur le devant de la scène Rock de l'époque.
Personnellement, j'ai découvert Shaka Ponk avec cet album dans le sens où, ayant eu la chance d'obtenir des places de concerts sans jamais les avoir écoutés avant, il a fallu que je me tape les versions studios de leurs titres, histoire de ne pas être totalement à la ramasse lors de l'évènement. J'ai eu un peu de mal avec ces beats Electro et ces rythmes qui m'apparaissaient plutôt "plan-plan". Pourtant, une fois dans la fosse, la musique de Shaka Ponk prend une toute autre dimension. Véritables bêtes de scène, il faut vraiment être fermé d'esprit pour ne pas se laisser séduire par l'énergie que Frah et ses compères dégagent. Une bonne claque qui s'est vérifiée à chaque prestation scénique du groupe auxquelles j'ai pu assister.
Ce deuxième album passe donc beaucoup mieux une fois qu'on a pu profiter des prestations live des titres qu'on trouve dessus. Plus accessible que son prédécesseur, "Bad Porn Movie Trax" reste cependant dans le même esprit, alternatif et barré. Une sorte de melting-pot des genres qui peut parfois passer pour un fourre-tout. Ainsi on trouve sur cette galette des titres très Rock pur et dur ("Some Guide") côtoyant d'autres aux couplets davantage Indus et Transe ("Hombre Que Soy") où se mêlent beats marqués et synthés aériens. On n'ira pas jusqu'à dire que Shaka Ponk touche ici à tout, mais on n'en est pas loin. La preuve en est avec des morceaux plus posés et aux ambiances intimistes et psychédéliques ("Mad O' You"). L'esprit Shaka est là et on retrouve aussi souvent ces onomatopées vocales, sortes de cris tribaux, qui viennent ponctuer certaines pistes ("Make It Mine"). C'est finalement "Just A Nerd", qui clôture cet album, qui est sans doute ce qui se rapproche le plus de ce que le groupe avait présenté dans son premier effort...
Au total presque une heure de musique en boîte, quatorze pistes originales et développant une ambiance propre : un disque complet qui, bien que souffrant de quelques lourdeurs (nombreux effets sur la voix de Frah par-exemple, et des textes plutôt "faciles") reste un incontournable de cette fin des années 2000.
Pas besoin de s'éterniser sur cet album qui propulsa Shaka Ponk dans tous les festivals et autres salles de concert, sans oublier les plateaux télé. Un deuxième effort davantage taillé pour la radio, festif, qui regorge de tubes destinés à des prestations live énergiques. Moins recherché que son prédécesseur, il n'en reste pas moins dépaysant et charmant. Pour les curieux qui seraient passés à côté, même si il ne doit plus y en avoir beaucoup...
Album : Bad Porn Movie Trax
Deuxième Album
Sortie : 2009
Genres : Rock Electro, Rock et Métal Alternatifs, Psychédélique, Pop Rock
Label : Guess What !
Morceaux à écouter : Prima Scene, Some Guide, Gotta Get Me High
♥♥
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>Shaka Ponk, Site Officiel et Web TV<
Trois ans après un premier album peu remarqué et peu apprécié dans nos contrées (excepté par ceux dont les oreilles auront tout de suite accroché à la musique du groupe), Shaka Ponk sort son deuxième album enregistré à Paris. Alors que les radios sont inondées par des productions douteuses aux sonorités R'n B ou Pop, le groupe s'oriente vers un Rock Electro beaucoup plus accessible que sur l'album précédent, ce dernier étant davantage tourné vers un son plus dur et Métal. Avec ce léger tournant musical, le groupe fait le pari de se faire remarquer et de s'établir dans un genre musical éclectique qui manquait plus ou moins à la scène française. Et cette audace va vite se révéler payante : le groupe commence à réellement se faire connaître avec ce deuxième album et entame un marathon de concerts et festivals, le propulsant sur le devant de la scène Rock de l'époque.
Personnellement, j'ai découvert Shaka Ponk avec cet album dans le sens où, ayant eu la chance d'obtenir des places de concerts sans jamais les avoir écoutés avant, il a fallu que je me tape les versions studios de leurs titres, histoire de ne pas être totalement à la ramasse lors de l'évènement. J'ai eu un peu de mal avec ces beats Electro et ces rythmes qui m'apparaissaient plutôt "plan-plan". Pourtant, une fois dans la fosse, la musique de Shaka Ponk prend une toute autre dimension. Véritables bêtes de scène, il faut vraiment être fermé d'esprit pour ne pas se laisser séduire par l'énergie que Frah et ses compères dégagent. Une bonne claque qui s'est vérifiée à chaque prestation scénique du groupe auxquelles j'ai pu assister.
Ce deuxième album passe donc beaucoup mieux une fois qu'on a pu profiter des prestations live des titres qu'on trouve dessus. Plus accessible que son prédécesseur, "Bad Porn Movie Trax" reste cependant dans le même esprit, alternatif et barré. Une sorte de melting-pot des genres qui peut parfois passer pour un fourre-tout. Ainsi on trouve sur cette galette des titres très Rock pur et dur ("Some Guide") côtoyant d'autres aux couplets davantage Indus et Transe ("Hombre Que Soy") où se mêlent beats marqués et synthés aériens. On n'ira pas jusqu'à dire que Shaka Ponk touche ici à tout, mais on n'en est pas loin. La preuve en est avec des morceaux plus posés et aux ambiances intimistes et psychédéliques ("Mad O' You"). L'esprit Shaka est là et on retrouve aussi souvent ces onomatopées vocales, sortes de cris tribaux, qui viennent ponctuer certaines pistes ("Make It Mine"). C'est finalement "Just A Nerd", qui clôture cet album, qui est sans doute ce qui se rapproche le plus de ce que le groupe avait présenté dans son premier effort...
Au total presque une heure de musique en boîte, quatorze pistes originales et développant une ambiance propre : un disque complet qui, bien que souffrant de quelques lourdeurs (nombreux effets sur la voix de Frah par-exemple, et des textes plutôt "faciles") reste un incontournable de cette fin des années 2000.
Pas besoin de s'éterniser sur cet album qui propulsa Shaka Ponk dans tous les festivals et autres salles de concert, sans oublier les plateaux télé. Un deuxième effort davantage taillé pour la radio, festif, qui regorge de tubes destinés à des prestations live énergiques. Moins recherché que son prédécesseur, il n'en reste pas moins dépaysant et charmant. Pour les curieux qui seraient passés à côté, même si il ne doit plus y en avoir beaucoup...
12/08/2012
[Album] Deftones : "White Pony"
Artiste : Deftones
Album : White Pony
Troisième Album
Sortie : 2000
Genres : Métal Alternatif, Métal Expérimental
Label : Maverick Records
Morceaux à écouter : Feiticeira, Passenger, Pink Maggit
♥♥♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<
Les fans de Deftones n'ont pas besoin qu'on leur présente le "Poney Blanc" : ils se souviennent tous du choc que cet album a été lors de sa sortie. En effet, après presque un an d'enregistrement, trois ans après "Around The Fur", c'est le jour de l'anniversaire de Chino Moreno que sort ce troisième effort. C'est un tournant musical énorme que prend le groupe, provoquant la surprise des fans qui s'attendaient à une suite des deux premiers albums. En effet, ce "White Pony" évite la facilité en expérimentant de nouvelles voies musicales : plus Electro, plus compliqué, plus travaillé aussi. Certains ont crié au scandale, les autres au génie. Pour ma part, je reste mitigé : cet album est un album de Deftones et reste, de toutes façons, un excellent album, mais trop d'inégalités entre certaines pistes peuvent, à mon sens, perdre l'auditeur. Explications.
Autant être franc de suite, je ne m'étais jamais trop penché sur la question "White Pony" jusqu'à maintenant, préférant laisser tourner en boucle l'intégralité de la discographie du groupe en aléatoire.
Ce qui frappe tout d'abord ici, c'est cette pochette : sobre, propre, classe et mature. Tout a changé : la typographie, l'apparition d'un "logo" (ce "d" enfermé dans un cercle et ce gros point noir en dessous), et surtout ce gris uni ne laissant apparaître que cette silhouette d'un cheval au galop. On est bien loin de la pochette du "Around The Fur" davantage taillée pour un public "teenager" ! Ensuite, le son. Du Deftones, oui, mais du nouveau Deftones. Il faut dire qu'à cette époque, le Néo Métal de Limp Bizkit ou Linkin Park est en vogue et qu'on s'attendait à ce que Deftones fasse dans le même genre, mais avec son savoir-faire pour pondre un disque "poids lourd". Heureusement pour Chino et sa bande, le parti pris est différent et plutôt que de s'enfermer dans ce genre ô combien fertile à l'époque, le groupe décide de s'en éloigner pour développer son propre style, sa propre musique.
Dès "Feiticeira", on sent que le Métal aux riffs gras et lourd d'un "Headup" par-exemple, appartient au passé. Il est désormais question de développer quelque chose de plus mélodique et mental, quelque chose de plus abouti, sans pour autant oublier ce qui fait l'identité du groupe. Ainsi Chino laisse davantage traîner sa voix, parfois même beaucoup ("Knife Party"), la faisant s'envoler et sortir de sentiers imposés par les instruments (certains passages de "Feiticeira"). Mais ce qui fait aussi la différence ici, ce sont les disparités d'un morceau à l'autre. Ainsi, on passe d'un "Elite" à la violence dégoulinante à un "RX Queen" et un "Teenager" beaucoup plus légers et au son de caisse claire sonnant résolument plus Electro. Tout un nouveau monde que Deftones présente d'une façon aussi naturelle que maîtrisée. C'est beau, c'est frais mais c'est tout aussi déstabilisant, surtout lorsque ça vient des compères ayant pondu deux disques comme "Adrenaline" et "Around The Fur" auparavant...
Deux types de morceaux sur cette galette donc, avec tout de même des pièces à l'intérêt plus que grand : l'énorme "Passenger" en featuring avec (Monsieur !) Maynard James Keenan, le poétique et plus intimiste "Change", et le fameux "Pink Maggit" à l'émotion si palpable, qui sera d'ailleurs remanié en une version plus énergique sous le nom de "Back To School" (ou "Mini Maggit"). Du lourd quand même !
Bref, un album surprenant qui marquera une avancée majeure du Néo Métal, prouvant qu'un grand groupe comme Deftones a su prendre des risques pour rester une référence et développer davantage la musique qui lui correspond plutôt que de rester dans "le moule". Juste énorme, même si l'écoute de cet album dans son intégralité restera sans doute toujours pour moi quelque chose de moins agréable que les deux précédents...
Album : White Pony
Troisième Album
Sortie : 2000
Genres : Métal Alternatif, Métal Expérimental
Label : Maverick Records
Morceaux à écouter : Feiticeira, Passenger, Pink Maggit
♥♥♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<
Les fans de Deftones n'ont pas besoin qu'on leur présente le "Poney Blanc" : ils se souviennent tous du choc que cet album a été lors de sa sortie. En effet, après presque un an d'enregistrement, trois ans après "Around The Fur", c'est le jour de l'anniversaire de Chino Moreno que sort ce troisième effort. C'est un tournant musical énorme que prend le groupe, provoquant la surprise des fans qui s'attendaient à une suite des deux premiers albums. En effet, ce "White Pony" évite la facilité en expérimentant de nouvelles voies musicales : plus Electro, plus compliqué, plus travaillé aussi. Certains ont crié au scandale, les autres au génie. Pour ma part, je reste mitigé : cet album est un album de Deftones et reste, de toutes façons, un excellent album, mais trop d'inégalités entre certaines pistes peuvent, à mon sens, perdre l'auditeur. Explications.
Autant être franc de suite, je ne m'étais jamais trop penché sur la question "White Pony" jusqu'à maintenant, préférant laisser tourner en boucle l'intégralité de la discographie du groupe en aléatoire.
Ce qui frappe tout d'abord ici, c'est cette pochette : sobre, propre, classe et mature. Tout a changé : la typographie, l'apparition d'un "logo" (ce "d" enfermé dans un cercle et ce gros point noir en dessous), et surtout ce gris uni ne laissant apparaître que cette silhouette d'un cheval au galop. On est bien loin de la pochette du "Around The Fur" davantage taillée pour un public "teenager" ! Ensuite, le son. Du Deftones, oui, mais du nouveau Deftones. Il faut dire qu'à cette époque, le Néo Métal de Limp Bizkit ou Linkin Park est en vogue et qu'on s'attendait à ce que Deftones fasse dans le même genre, mais avec son savoir-faire pour pondre un disque "poids lourd". Heureusement pour Chino et sa bande, le parti pris est différent et plutôt que de s'enfermer dans ce genre ô combien fertile à l'époque, le groupe décide de s'en éloigner pour développer son propre style, sa propre musique.
Dès "Feiticeira", on sent que le Métal aux riffs gras et lourd d'un "Headup" par-exemple, appartient au passé. Il est désormais question de développer quelque chose de plus mélodique et mental, quelque chose de plus abouti, sans pour autant oublier ce qui fait l'identité du groupe. Ainsi Chino laisse davantage traîner sa voix, parfois même beaucoup ("Knife Party"), la faisant s'envoler et sortir de sentiers imposés par les instruments (certains passages de "Feiticeira"). Mais ce qui fait aussi la différence ici, ce sont les disparités d'un morceau à l'autre. Ainsi, on passe d'un "Elite" à la violence dégoulinante à un "RX Queen" et un "Teenager" beaucoup plus légers et au son de caisse claire sonnant résolument plus Electro. Tout un nouveau monde que Deftones présente d'une façon aussi naturelle que maîtrisée. C'est beau, c'est frais mais c'est tout aussi déstabilisant, surtout lorsque ça vient des compères ayant pondu deux disques comme "Adrenaline" et "Around The Fur" auparavant...
Deux types de morceaux sur cette galette donc, avec tout de même des pièces à l'intérêt plus que grand : l'énorme "Passenger" en featuring avec (Monsieur !) Maynard James Keenan, le poétique et plus intimiste "Change", et le fameux "Pink Maggit" à l'émotion si palpable, qui sera d'ailleurs remanié en une version plus énergique sous le nom de "Back To School" (ou "Mini Maggit"). Du lourd quand même !
Bref, un album surprenant qui marquera une avancée majeure du Néo Métal, prouvant qu'un grand groupe comme Deftones a su prendre des risques pour rester une référence et développer davantage la musique qui lui correspond plutôt que de rester dans "le moule". Juste énorme, même si l'écoute de cet album dans son intégralité restera sans doute toujours pour moi quelque chose de moins agréable que les deux précédents...
10/08/2012
[Album] Defeater : "Travels"
Artiste : Defeater
Album : Travels
Premier Album
Sortie : 2008
Genres : Hardcore Mélodique, Punk Hardcore, Post Hardcore
Labels : Bridge 9 Records, Topshelf Records
Morceaux à écouter : Everything Went Quiet, The City by Dawn, Cowardice
♥♥♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<
Nous avons la chance de vivre dans un monde grouillant de choses qui, pour certaines, nous resteront inconnues jusqu'à la fin de nos jours. Il se trouve que j'ai au moins eu la chance de tomber sur Defeater avant de trépasser et je remercie la personne qui m'a indirectement fait découvrir ce groupe. Un groupe de Hardcore de plus, mais en apparence seulement. Il se trouve que la baffe prise avec ce premier album a été intense et que cette découverte reste l'une des meilleures que j'ai faites cette année. Le groupe, originaire du Massachusetts, existe depuis 2004 mais prend le nom de Defeater en 2008 après quelques changements de line-up.
Ceux qui me lisent savent que je n'ai pas pour habitude de m'attarder sur les textes, surtout s'ils ne sont pas français. Le problème ici est qu'il est presque nécessaire de décortiquer chaque pièce de cet album pour bien comprendre le sujet et surtout l’œuvre dans son intégralité.
Dès la première écoute cependant, la musique en elle-même suffit à captiver l'auditeur. En effet, Defeater fait du Hardcore, mélodique de surcroît, mais d'une façon que je n'avais pas encore eu la chance d'écouter avant. Riches et complètes, les compositions sont d'une intensité rare, épaisses, un condensé d'énergie brute et brutale où chaque instrument ne faiblit quasiment jamais, à l'exception de quelques bridges courts et bien sentis donnant un peu de répit aux guitares, à la voix ou à la basse, la batterie donnant toujours le ton et le rythme ("Everything Went Quiet"). Un Hardcore complet et surtout original qui trouve quelques influences Post Rock et Post Hardcore par-ci par-là, notamment en fin de certaines pièces qui se terminent par des passages instrumentaux ("The City by Dawn"). Mais ce qui fait la force de Defeater, c'est une émotion palpable, quelque chose de malsain et dérangeant que nous possédons plus ou moins à l'intérieur de nous. Quelque chose de viscéral qui marque et dont il est assez facile de s'imprégner tant le travail de composition est ici recherché et pointilleux.
Un album qui prend aux tripes, donc, et la voix de Derek Archambault y est pour beaucoup. Cette voix qui déglutit des textes noirs, glauques et sales parfois avec pratiquement aucun "gang vocals" (on est très loin ici de Raised Fist ou Comeback Kid au niveau du chant). Une émotion palpable à chaque phrase, comme si Derek s'imprégnait de ses personnages pour littéralement les jouer sur scène. Oui car voilà, "Travels" est ce qu'on appelle un "album concept" : un truc qui s'écoute comme on lirait un polar ou plutôt une sombre fresque sociale dans le cas présent (je pense directement à quelque chose proche de "Germinal" ou "Seul Contre Tous", allez savoir pourquoi...). Pas de rimes marquées, pas de construction déterminée mais plutôt une lecture orale de récits profondément sociaux et tout droit sortis des plus banals et tristes faits divers qu'on pourrait trouver dans un journal. Il suffit d'ailleurs de lire l'intégralité des textes pour voir qu'il ne s'agit que de pavés de phrases mises bout à bout, comme des chapitres d'un livre qu'on découvrirait, page après page, morceau après morceau. Tout y passe : le meurtre ("Forgiver Forgetter"), l'alcool, la religion ("Cowardice"), un enfant non désiré ("Blessed Burden")...
Pour tout ça, Defeater signe là un album dense, condensé et complet mais ces points forts deviennent ses points faibles pour les auditeurs qui auraient préféré une architecture de morceaux plus "académique", avec refrains et couplets bien délimités et audibles. "Travels" est donc un disque à part, qui marque les esprits et les oreilles, mais que certains ne pourront pas digérer pour les mêmes raisons qui font que les autres adoreront. Il n'en reste pas moins notable que le travail entrepris ici est remarquable, et tout aussi éprouvant, et mérite qu'on y jette (absolument) une oreille, voire deux.
Attention, une expérience dont on ne sort pas indemne...
Merci à Mélo pour cette découverte.
Album : Travels
Premier Album
Sortie : 2008
Genres : Hardcore Mélodique, Punk Hardcore, Post Hardcore
Labels : Bridge 9 Records, Topshelf Records
Morceaux à écouter : Everything Went Quiet, The City by Dawn, Cowardice
♥♥♥♥
>Ecouter l'album sur Grooveshark<
Nous avons la chance de vivre dans un monde grouillant de choses qui, pour certaines, nous resteront inconnues jusqu'à la fin de nos jours. Il se trouve que j'ai au moins eu la chance de tomber sur Defeater avant de trépasser et je remercie la personne qui m'a indirectement fait découvrir ce groupe. Un groupe de Hardcore de plus, mais en apparence seulement. Il se trouve que la baffe prise avec ce premier album a été intense et que cette découverte reste l'une des meilleures que j'ai faites cette année. Le groupe, originaire du Massachusetts, existe depuis 2004 mais prend le nom de Defeater en 2008 après quelques changements de line-up.
Ceux qui me lisent savent que je n'ai pas pour habitude de m'attarder sur les textes, surtout s'ils ne sont pas français. Le problème ici est qu'il est presque nécessaire de décortiquer chaque pièce de cet album pour bien comprendre le sujet et surtout l’œuvre dans son intégralité.
Dès la première écoute cependant, la musique en elle-même suffit à captiver l'auditeur. En effet, Defeater fait du Hardcore, mélodique de surcroît, mais d'une façon que je n'avais pas encore eu la chance d'écouter avant. Riches et complètes, les compositions sont d'une intensité rare, épaisses, un condensé d'énergie brute et brutale où chaque instrument ne faiblit quasiment jamais, à l'exception de quelques bridges courts et bien sentis donnant un peu de répit aux guitares, à la voix ou à la basse, la batterie donnant toujours le ton et le rythme ("Everything Went Quiet"). Un Hardcore complet et surtout original qui trouve quelques influences Post Rock et Post Hardcore par-ci par-là, notamment en fin de certaines pièces qui se terminent par des passages instrumentaux ("The City by Dawn"). Mais ce qui fait la force de Defeater, c'est une émotion palpable, quelque chose de malsain et dérangeant que nous possédons plus ou moins à l'intérieur de nous. Quelque chose de viscéral qui marque et dont il est assez facile de s'imprégner tant le travail de composition est ici recherché et pointilleux.
Un album qui prend aux tripes, donc, et la voix de Derek Archambault y est pour beaucoup. Cette voix qui déglutit des textes noirs, glauques et sales parfois avec pratiquement aucun "gang vocals" (on est très loin ici de Raised Fist ou Comeback Kid au niveau du chant). Une émotion palpable à chaque phrase, comme si Derek s'imprégnait de ses personnages pour littéralement les jouer sur scène. Oui car voilà, "Travels" est ce qu'on appelle un "album concept" : un truc qui s'écoute comme on lirait un polar ou plutôt une sombre fresque sociale dans le cas présent (je pense directement à quelque chose proche de "Germinal" ou "Seul Contre Tous", allez savoir pourquoi...). Pas de rimes marquées, pas de construction déterminée mais plutôt une lecture orale de récits profondément sociaux et tout droit sortis des plus banals et tristes faits divers qu'on pourrait trouver dans un journal. Il suffit d'ailleurs de lire l'intégralité des textes pour voir qu'il ne s'agit que de pavés de phrases mises bout à bout, comme des chapitres d'un livre qu'on découvrirait, page après page, morceau après morceau. Tout y passe : le meurtre ("Forgiver Forgetter"), l'alcool, la religion ("Cowardice"), un enfant non désiré ("Blessed Burden")...
Pour tout ça, Defeater signe là un album dense, condensé et complet mais ces points forts deviennent ses points faibles pour les auditeurs qui auraient préféré une architecture de morceaux plus "académique", avec refrains et couplets bien délimités et audibles. "Travels" est donc un disque à part, qui marque les esprits et les oreilles, mais que certains ne pourront pas digérer pour les mêmes raisons qui font que les autres adoreront. Il n'en reste pas moins notable que le travail entrepris ici est remarquable, et tout aussi éprouvant, et mérite qu'on y jette (absolument) une oreille, voire deux.
Attention, une expérience dont on ne sort pas indemne...
Merci à Mélo pour cette découverte.
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