26/03/2014
24/03/2014
[Vidéo] Casseurs Flowters : "22h31 - Fais les Backs"
Comme promis, ce lundi, c'est ravio... c'est Casseurs Flowters. Le clip de "Fais les Backs" est en ligne et, comme promis dans le teaser, on retrouve les fameux costumes en papier des deux gaillards, à leurs effigies ainsi qu'en robots. Du grand n'importe quoi, comme tout le reste des clips déjà sortis, et ça n'en est que plus jouissif !
23/03/2014
[Vidéo] High Tone (feat. Shanti D.) : "Until The Last Drop"
High Tone a annoncé la sortie de son prochain album pour le 31 mars depuis déjà pas mal de temps mais voilà qu'un clip pointe le bout de son nez. Et quand c'est un clip animé, forcément, ça me plaît bien.
Une petite touche écolo, ça vous tente ?
[Album] Red Sparowes : "Every Red Heart Shines Toward The Red Sun"
Artiste : Red Sparowes
Album : Every Red Heart Shines Toward The Red Sun
Deuxième Album
Sortie : 2006
Genres : Post Rock, Post Métal, Instrumental
Label : Neurot Recordings
Morceaux à écouter : The Great Leap Forward... , A Message Of Avarice Rained Down... , Annihilate The Sparrow...
♥♥♥
> Ecouter l'album sur Youtube <
Pas facile d'appréhender certains albums. Ce deuxième effort de Red Sparowes en fait partie. Un titre à rallonge, des titres de morceaux eux aussi à rallonge (tout comme les morceaux eux-mêmes) et une alchimie Post-Rock très personnelle découverte avec un premier album réussi. Dès les premières minutes d'écoute, on comprend que la ligne directrice est sensiblement la même et que si on est venu chercher la même chose que sur At The Soundless Dawn, il y a de fortes chances qu'on ne soit pas déçu. Et c'est un peu là que ça coince, en ce qui me concerne.
N'y allons pas par quatre chemins : cet album est bon, voire très bon, maîtrisé et suffisamment riche pour laisser l'auditeur voyager au gré des ambiances et textures qui y sont développées mais, personnellement, ce n'est pas sans quelques phases d'ennui que l'écoute s'est déroulée. Invitant à la méditation, la mélancolie, la colère parfois, chaque titre développe un univers qui lui est propre. Cependant, il y a chez Red Sparowes une façon de composer qui provoque chez moi une certaine lassitude. Certains passages sont là pour développer une pause, une transition dans les pièces, mais ce manque d'énergie me laisse dans une attente qui n'est généralement pas récompensée. Mais comme je ne suis tout simplement pas un spécialiste du genre, difficile de donner un avis percutant. Quoiqu'il en soit, je m'attendais à davantage d'énergie et de rapidité dans le tempo, ce qui aurait été une petite prise de risque pour proposer quelque chose de légèrement différent du premier opus. Et il y a fort à parier que les membres du groupe en sont capables, ça ne fait aucune doute. Ce n'est tout simplement pas le but de Red Sparowes, préférant une poésie languissante dont l'intérêt se trouve dans les nappes de guitares et volutes de notes aériennes.
Le résultat est donc sans appel : Every Red Heart Shines Toward The Red Sun est le digne successeur de son aîné. Huit titres et un bonus (disponible sur la version japonaise chez Daymare Recordings ou sur le split avec Grails) pour plus d'une heure en boîte : de quoi se prélasser confortablement dans un fauteuil pour laisser s'écouler cette galette. Car il y a peu d'autres façons d'apprécier Red Sparowes finalement, à moins de jouer au pantin, en transe, en hochant la tête, debout les yeux fermés...
J'ai donc moyennement aimé l'ensemble. Pourtant tout commençait plutôt bien, "The Great Leap Forward" ouvrant magistralement l'album de son entrain lumineux et ses sept "petites" minutes. Mais la langueur et le Post Rock traînant de Red Sparowes font vite leur retour dès la piste suivante. Alors oui, ça se laisse écouter sans broncher, mais cette mélancolie musicale est loin de produire en moi tout l'amour que je pourrais éprouver à l'égard de cet album. En ajoutant à cela la longueur des morceaux, on obtient un album difficile à digérer et, si on reste objectif, tellement fourni et maîtrisé qu'il en deviendrait presque élitiste (voire pédant ?). Dommage. En tout cas pour moi.
Un deuxième album respectable, très bon, mais que je n'écouterai définitivement pas en boucle. Pour les inconditionnels amoureux du Post Rock à tendance dépressive et mélancolique. En ce qui me concerne, je préfère largement me passer du Long Distance Calling, Russian Circles ou encore And So I Watch You From Afar.
Note : Si on considère le fait de mettre bout à bout le titre de chaque composition pour obtenir un paragraphe littéraire ordonné et l'aspect cinématographique de la musique du groupe, alors peut-être faut-il considérer l'album comme un concept à lui tout seul.
Album : Every Red Heart Shines Toward The Red Sun
Deuxième Album
Sortie : 2006
Genres : Post Rock, Post Métal, Instrumental
Label : Neurot Recordings
Morceaux à écouter : The Great Leap Forward... , A Message Of Avarice Rained Down... , Annihilate The Sparrow...
♥♥♥
> Ecouter l'album sur Youtube <
Pas facile d'appréhender certains albums. Ce deuxième effort de Red Sparowes en fait partie. Un titre à rallonge, des titres de morceaux eux aussi à rallonge (tout comme les morceaux eux-mêmes) et une alchimie Post-Rock très personnelle découverte avec un premier album réussi. Dès les premières minutes d'écoute, on comprend que la ligne directrice est sensiblement la même et que si on est venu chercher la même chose que sur At The Soundless Dawn, il y a de fortes chances qu'on ne soit pas déçu. Et c'est un peu là que ça coince, en ce qui me concerne.
N'y allons pas par quatre chemins : cet album est bon, voire très bon, maîtrisé et suffisamment riche pour laisser l'auditeur voyager au gré des ambiances et textures qui y sont développées mais, personnellement, ce n'est pas sans quelques phases d'ennui que l'écoute s'est déroulée. Invitant à la méditation, la mélancolie, la colère parfois, chaque titre développe un univers qui lui est propre. Cependant, il y a chez Red Sparowes une façon de composer qui provoque chez moi une certaine lassitude. Certains passages sont là pour développer une pause, une transition dans les pièces, mais ce manque d'énergie me laisse dans une attente qui n'est généralement pas récompensée. Mais comme je ne suis tout simplement pas un spécialiste du genre, difficile de donner un avis percutant. Quoiqu'il en soit, je m'attendais à davantage d'énergie et de rapidité dans le tempo, ce qui aurait été une petite prise de risque pour proposer quelque chose de légèrement différent du premier opus. Et il y a fort à parier que les membres du groupe en sont capables, ça ne fait aucune doute. Ce n'est tout simplement pas le but de Red Sparowes, préférant une poésie languissante dont l'intérêt se trouve dans les nappes de guitares et volutes de notes aériennes.
Le résultat est donc sans appel : Every Red Heart Shines Toward The Red Sun est le digne successeur de son aîné. Huit titres et un bonus (disponible sur la version japonaise chez Daymare Recordings ou sur le split avec Grails) pour plus d'une heure en boîte : de quoi se prélasser confortablement dans un fauteuil pour laisser s'écouler cette galette. Car il y a peu d'autres façons d'apprécier Red Sparowes finalement, à moins de jouer au pantin, en transe, en hochant la tête, debout les yeux fermés...
J'ai donc moyennement aimé l'ensemble. Pourtant tout commençait plutôt bien, "The Great Leap Forward" ouvrant magistralement l'album de son entrain lumineux et ses sept "petites" minutes. Mais la langueur et le Post Rock traînant de Red Sparowes font vite leur retour dès la piste suivante. Alors oui, ça se laisse écouter sans broncher, mais cette mélancolie musicale est loin de produire en moi tout l'amour que je pourrais éprouver à l'égard de cet album. En ajoutant à cela la longueur des morceaux, on obtient un album difficile à digérer et, si on reste objectif, tellement fourni et maîtrisé qu'il en deviendrait presque élitiste (voire pédant ?). Dommage. En tout cas pour moi.
Un deuxième album respectable, très bon, mais que je n'écouterai définitivement pas en boucle. Pour les inconditionnels amoureux du Post Rock à tendance dépressive et mélancolique. En ce qui me concerne, je préfère largement me passer du Long Distance Calling, Russian Circles ou encore And So I Watch You From Afar.
Note : Si on considère le fait de mettre bout à bout le titre de chaque composition pour obtenir un paragraphe littéraire ordonné et l'aspect cinématographique de la musique du groupe, alors peut-être faut-il considérer l'album comme un concept à lui tout seul.
21/03/2014
[Vidéos] ††† Crosses / Casseurs Flowters
Le dernier clip de Crosses (†††) l'un des projets parallèles de Chino Moreno (Deftones).
D'une grande classe.
Orelsan et Gringe sont décidément très productifs ces derniers temps. Leur album sous le nom de Casseurs Flowters comptabilise déjà trois clips et voilà qu'ils nous en annoncent un quatrième. Bien que ça ne vole pas très haut, difficile de nier la curiosité qui nous habite, surtout que les trois premiers étaient aussi sympas que déjantés. Les quelques images qu'on peut voir ici révèlent une "modélisation 3D faite main et en papier"... ou un truc du genre. Affaire à suivre, dans quelques jours !
19/03/2014
[EP] Ellipse : "L'Ampleur Du Vide"
Artiste : Ellipse
EP : L'Ampleur Du Vide
Sortie : 2012
Genre : Métal Moderne, Métalcore
Label : Autoproduction
♥♥♥♥
> Ecouter l'EP sur Youtube <
> Télécharger gratuitement l'EP sur BandCamp <
De qui on parle ? Ellipse nous vient de France. Ellipse nous vient de Bretagne (ou presque). Ellipse est un groupe originaire de Nantes. Apparaissant comme un cheveu sur la soupe, sorti d'un peu nulle part sur la scène Métal française en 2012 avec ce premier EP directement balancé sur Youtube puis sur BandCamp en téléchargement libre, Ellipse s'est rapidement fait remarquer avec son mélange de Métal moderne (fouillé, torturé, lourd et à la fois spatial et poétique, notamment dans ses solos) et de Hardcore porté par une voix féminine qui en impose en la personne de Claire Bousigue. Un joli visuel à base de constellations d'étoiles, cinq titres dont une intro pour un résultat efficace et surtout une très bonne carte de visite pour se lancer : L'Ampleur Du Vide est un petit recueil qui pèse dans la balance et vaut carrément le détour.
Une identité. Avec un terme à la fois mathématique et grammatical en guise de nom, le groupe nantais brouille les pistes dès le départ. Et ce n'est pas avec un titre comme L'Ampleur Du Vide pour ce premier EP qu'on s'y retrouve davantage. Avec ce visuel sombre parsemé de points lumineux, invitant à une contemplation rattrapée par la force de son obscurité et de son vide spatial infini, Ellipse présente son univers de la meilleure des façons : chacun pourra s'y référer tout en laissant libre cours à son imagination à l'écoute de la musique du groupe. Et ce n'est pas un détail puisque les textes sont poétiques, métaphoriques et laissent une interprétation relativement libre, entre sens propre et lecture "entre les lignes". Le vide n'est rien, par définition, mais il existe. Et c'est sans doute ça qui nous fait si peur et, en même temps, nous fascine. Il se dégage de tout ça une maturité que les instruments viennent confirmer avec brio. Car les musiciens sont talentueux et la musique parle ici autant que les textes.
Lourd, riche et mélodique. Il n'y a pas beaucoup d'autres adjectifs pour qualifier la musique d'Ellipse. Les nantais pratiquent un Métal à tendances mélodiques (notamment sur les solos) mais la voix de Claire, d'une tonalité plutôt monocorde, se rapproche davantage d'un Hardcore rageur. Un mélange qui passe plutôt bien et qui permet à Ellipse de tirer son épingle du jeu en proposant quelque chose de suffisamment personnel pour marquer les esprits. Les riffs sont lourds et martèlent les oreilles, appuyés par une double-pédale sauvage. La batterie est d'ailleurs bien mise en valeur et habite chaque morceau de rythmiques marquées par la basse et alternant entre Punk Hardcore, Métalcore et Métal. Il n'y a parfois qu'un souffle entre du deux-temps conventionnel, un blast bien placé et une petite session de "jogging" où la double-pédale est mise à forte contribution. Cette diversité permet à Ellipse de proposer une musique qui évolue, qui change, qui chante, les riffs se succédant pour laisser une guitare solo s'exprimer avec toute la beauté, la clarté et la force dont elle peut faire preuve. Il suffit de s'attarder sur la magnifique clôture de "Portrait" - un morceau a grosse influence Hardcore pourtant - pour en avoir le cœur net. Il y a quelque chose d'épique - voire même mystique - dans la musique d'Ellipse, et les textes servis par un vocabulaire bien spécifique ne font qu'accentuer cet effet.
Combattre. Si il y a bien un détail qui frappe au niveau des textes justement, c'est le choix du vocabulaire et des champs lexicaux. La chair est mise à mal ("sang", "plaie", "crever l’œil"), aussi bien par l'Homme lui-même (automutilation) que par des éléments déchaînés ("vent", "océan") et des créatures imaginaires malfaisantes ("monstre", "fantômes"). L'interprétation de ces textes peut se faire sur deux niveaux de lecture : des récits noirs où le Bien combat le Mal aussi bien qu'il le peut (beaucoup de références à l'obscurité et à la mort s'opposant à la lumière) mais il est sans nul doute possible de les transposer à certains contextes sociaux ou politiques contemporains, ce qui justifierait le choix d'un chant crié et hurlé propre au genre Hardcore et soulignerait un engagement dans l'écriture qui serait camouflé par l'onirisme. Quoiqu'il en soit, Ellipse semble combattre quelque chose à l'aide d'une musique puissante et salvatrice, tel un rayon lumineux traversant l'obscurité et terrassant un ennemi aux nombreux visages. Claire apparaît donc comme une messagère apportant l'espoir malgré la description d'un univers dans lequel il ne reste à ce dernier que peu de place. Et même si on peut lui reprocher un chant très monocorde, on sent la rage, la hargne, la colère et la sincérité dans sa voix et ses hurlements. On a envie de prendre part à la guerre qui fait rage dans nos oreilles et c'est d'une façon détournée, par la combinaison d'une musique très bien composée et des textes faisant appel à notre imagination, qu'Ellipse arrive à fédérer son auditoire. En cela, le pari est risqué : pas de chant clair, une compréhension parfois difficile des textes et une absence presque totale de gang vocals pour du Hardcore. Mais les nantais ont un talent certain pour parvenir à leurs fins et il faut reconnaître une richesse musicale qui aurait très bien permis de voir sortir une version instrumentale de cet EP.
Sauvage. Ellipse tire sa force d'une musique riche, qui communique, d'un chant couillu et d'émotions palpables résultant de la combinaison de ces ingrédients. Un groupe de Métal français qui mérite de l'attention et dont l'audace et le talent auraient bien besoin d'être davantage reconnus. L'Ampleur Du Vide est un EP court mais ô combien intéressant et puissant qui s'écoute avec toujours autant de plaisir que lors de sa sortie. Ce n'est pas tout le monde qui aimera le chant hurlé de Claire ou le côté parfois très (trop ?) technique de la musique d'Ellipse mais ces nantais-là ont fait très fort avec ce premier effort. Chapeau !
Edit : Chronique réécrite en juillet 2016.
EP : L'Ampleur Du Vide
Sortie : 2012
Genre : Métal Moderne, Métalcore
Label : Autoproduction
♥♥♥♥
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De qui on parle ? Ellipse nous vient de France. Ellipse nous vient de Bretagne (ou presque). Ellipse est un groupe originaire de Nantes. Apparaissant comme un cheveu sur la soupe, sorti d'un peu nulle part sur la scène Métal française en 2012 avec ce premier EP directement balancé sur Youtube puis sur BandCamp en téléchargement libre, Ellipse s'est rapidement fait remarquer avec son mélange de Métal moderne (fouillé, torturé, lourd et à la fois spatial et poétique, notamment dans ses solos) et de Hardcore porté par une voix féminine qui en impose en la personne de Claire Bousigue. Un joli visuel à base de constellations d'étoiles, cinq titres dont une intro pour un résultat efficace et surtout une très bonne carte de visite pour se lancer : L'Ampleur Du Vide est un petit recueil qui pèse dans la balance et vaut carrément le détour.
Une identité. Avec un terme à la fois mathématique et grammatical en guise de nom, le groupe nantais brouille les pistes dès le départ. Et ce n'est pas avec un titre comme L'Ampleur Du Vide pour ce premier EP qu'on s'y retrouve davantage. Avec ce visuel sombre parsemé de points lumineux, invitant à une contemplation rattrapée par la force de son obscurité et de son vide spatial infini, Ellipse présente son univers de la meilleure des façons : chacun pourra s'y référer tout en laissant libre cours à son imagination à l'écoute de la musique du groupe. Et ce n'est pas un détail puisque les textes sont poétiques, métaphoriques et laissent une interprétation relativement libre, entre sens propre et lecture "entre les lignes". Le vide n'est rien, par définition, mais il existe. Et c'est sans doute ça qui nous fait si peur et, en même temps, nous fascine. Il se dégage de tout ça une maturité que les instruments viennent confirmer avec brio. Car les musiciens sont talentueux et la musique parle ici autant que les textes.
Lourd, riche et mélodique. Il n'y a pas beaucoup d'autres adjectifs pour qualifier la musique d'Ellipse. Les nantais pratiquent un Métal à tendances mélodiques (notamment sur les solos) mais la voix de Claire, d'une tonalité plutôt monocorde, se rapproche davantage d'un Hardcore rageur. Un mélange qui passe plutôt bien et qui permet à Ellipse de tirer son épingle du jeu en proposant quelque chose de suffisamment personnel pour marquer les esprits. Les riffs sont lourds et martèlent les oreilles, appuyés par une double-pédale sauvage. La batterie est d'ailleurs bien mise en valeur et habite chaque morceau de rythmiques marquées par la basse et alternant entre Punk Hardcore, Métalcore et Métal. Il n'y a parfois qu'un souffle entre du deux-temps conventionnel, un blast bien placé et une petite session de "jogging" où la double-pédale est mise à forte contribution. Cette diversité permet à Ellipse de proposer une musique qui évolue, qui change, qui chante, les riffs se succédant pour laisser une guitare solo s'exprimer avec toute la beauté, la clarté et la force dont elle peut faire preuve. Il suffit de s'attarder sur la magnifique clôture de "Portrait" - un morceau a grosse influence Hardcore pourtant - pour en avoir le cœur net. Il y a quelque chose d'épique - voire même mystique - dans la musique d'Ellipse, et les textes servis par un vocabulaire bien spécifique ne font qu'accentuer cet effet.
Combattre. Si il y a bien un détail qui frappe au niveau des textes justement, c'est le choix du vocabulaire et des champs lexicaux. La chair est mise à mal ("sang", "plaie", "crever l’œil"), aussi bien par l'Homme lui-même (automutilation) que par des éléments déchaînés ("vent", "océan") et des créatures imaginaires malfaisantes ("monstre", "fantômes"). L'interprétation de ces textes peut se faire sur deux niveaux de lecture : des récits noirs où le Bien combat le Mal aussi bien qu'il le peut (beaucoup de références à l'obscurité et à la mort s'opposant à la lumière) mais il est sans nul doute possible de les transposer à certains contextes sociaux ou politiques contemporains, ce qui justifierait le choix d'un chant crié et hurlé propre au genre Hardcore et soulignerait un engagement dans l'écriture qui serait camouflé par l'onirisme. Quoiqu'il en soit, Ellipse semble combattre quelque chose à l'aide d'une musique puissante et salvatrice, tel un rayon lumineux traversant l'obscurité et terrassant un ennemi aux nombreux visages. Claire apparaît donc comme une messagère apportant l'espoir malgré la description d'un univers dans lequel il ne reste à ce dernier que peu de place. Et même si on peut lui reprocher un chant très monocorde, on sent la rage, la hargne, la colère et la sincérité dans sa voix et ses hurlements. On a envie de prendre part à la guerre qui fait rage dans nos oreilles et c'est d'une façon détournée, par la combinaison d'une musique très bien composée et des textes faisant appel à notre imagination, qu'Ellipse arrive à fédérer son auditoire. En cela, le pari est risqué : pas de chant clair, une compréhension parfois difficile des textes et une absence presque totale de gang vocals pour du Hardcore. Mais les nantais ont un talent certain pour parvenir à leurs fins et il faut reconnaître une richesse musicale qui aurait très bien permis de voir sortir une version instrumentale de cet EP.
Sauvage. Ellipse tire sa force d'une musique riche, qui communique, d'un chant couillu et d'émotions palpables résultant de la combinaison de ces ingrédients. Un groupe de Métal français qui mérite de l'attention et dont l'audace et le talent auraient bien besoin d'être davantage reconnus. L'Ampleur Du Vide est un EP court mais ô combien intéressant et puissant qui s'écoute avec toujours autant de plaisir que lors de sa sortie. Ce n'est pas tout le monde qui aimera le chant hurlé de Claire ou le côté parfois très (trop ?) technique de la musique d'Ellipse mais ces nantais-là ont fait très fort avec ce premier effort. Chapeau !
Edit : Chronique réécrite en juillet 2016.
17/03/2014
[Vidéo] Marmozets : "Why Do You Hate Me ?"
Marmozets est l'un des groupes à surveiller cette année. Après quelques passages sur scène remarqués et un clip qui en disait long sur le potentiel du groupe avec "Move Shake Hide", les britanniques sortent leur premier album cette année. Affaire à suivre.
11/03/2014
[Album] State Of Mind : "Nil By Ear"
Artiste : State Of Mind
Album : Nil By Ear
Troisième Album
Sortie : 2011
Genres : Electro, Drum and Bass, Neurofunk
Label : SOM Music
Morceaux à écouter : The Downward, Deeper Stories, Keep It Simple
♥♥
> Ecouter l'album sur Youtube <
C'était (presque) à prévoir : le duo néo-zélandais de State Of Mind prenait la dangereuse pente de la Drum and Bass "conventionnelle" sur son deuxième album Faster Than Light et ce n'est pas ce troisième opus qui dira le contraire.
Le visuel, tout d'abord, donne cette légère impression d'Electro mainstream pour boîtes de nuits branchées, chose que l'on voit régulièrement chez les DJs habitués à ce genre de lieux. Et on n'est pas très loin de ça, à mon sens. Quel dommage ! Les signes ne trompent pas : sur douze morceaux, seuls cinq sont notés sans featuring, ce qui en dit long sur le contenu de l'album : des morceaux chantés, encore et toujours. Certains diront que c'est une valeur ajoutée à la Drum and Bass, un genre qui commence à vieillir et qu'il devient de plus en plus difficile à faire perdurer et renouveler. Mais le premier album du duo, rempli de promesses, semble relativement loin après avoir écouté ce Nil By Ear.
Parmi les guests présents sur cet opus, on retrouve PNC, qui avait déjà officié sur Faster Than Light. En ce qui concerne les autres, on pourra retenir la prestation de Sacha Vee sur "Three Dimensions" qui offre une session hypnotique et planante, le reste ne cassant véritablement pas la baraque. On est ici face à un exemple de plus en plus récurrent dans la musique Electro, je trouve, lorsque des groupes qui produisaient du "son" pur et dur se mettent à composer dans une optique de titres "chantés". L'intérêt musical se fait tout de suite moindre, laissant la place à la voix qui remplace toutes les petites subtilités et variations que les producteurs incorporaient auparavant dans leur musique. On citera, entre autres, feu Pendulum ou encore Noisia et Foreign Beggars pour leur projet commun I Am Legion.
Côté instru, les cinq pistes dont je parlais plus haut ont au moins l'avantage de rappeler les belles heures (et belles sonorités) de State Of Mind. Tous les ingrédients qui faisaient (et font toujours un peu, quand même) l'identité du duo néo-zélandais se retrouvent particulièrement dans "Deeper Stories" et "Punkd" au niveau des sonorités organiques et tribales sur basses lourdes et nappes miroitantes de synthés en fond. Non, la Drum And Bass de State Of Mind n'est pas morte, mais a bien l'air de disparaître petit à petit avec le temps. Reste à voir ce qu'il en sera sur le prochain album (Eat The Rich - 2014).
Un troisième album loin d'être mauvais mais qui m'aura bien déçu sur de nombreux points. Il faut reconnaître un travail qui se laisse écouter, sans pour autant crever les plafonds. Dommage.
Album : Nil By Ear
Troisième Album
Sortie : 2011
Genres : Electro, Drum and Bass, Neurofunk
Label : SOM Music
Morceaux à écouter : The Downward, Deeper Stories, Keep It Simple
♥♥
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C'était (presque) à prévoir : le duo néo-zélandais de State Of Mind prenait la dangereuse pente de la Drum and Bass "conventionnelle" sur son deuxième album Faster Than Light et ce n'est pas ce troisième opus qui dira le contraire.
Le visuel, tout d'abord, donne cette légère impression d'Electro mainstream pour boîtes de nuits branchées, chose que l'on voit régulièrement chez les DJs habitués à ce genre de lieux. Et on n'est pas très loin de ça, à mon sens. Quel dommage ! Les signes ne trompent pas : sur douze morceaux, seuls cinq sont notés sans featuring, ce qui en dit long sur le contenu de l'album : des morceaux chantés, encore et toujours. Certains diront que c'est une valeur ajoutée à la Drum and Bass, un genre qui commence à vieillir et qu'il devient de plus en plus difficile à faire perdurer et renouveler. Mais le premier album du duo, rempli de promesses, semble relativement loin après avoir écouté ce Nil By Ear.
Parmi les guests présents sur cet opus, on retrouve PNC, qui avait déjà officié sur Faster Than Light. En ce qui concerne les autres, on pourra retenir la prestation de Sacha Vee sur "Three Dimensions" qui offre une session hypnotique et planante, le reste ne cassant véritablement pas la baraque. On est ici face à un exemple de plus en plus récurrent dans la musique Electro, je trouve, lorsque des groupes qui produisaient du "son" pur et dur se mettent à composer dans une optique de titres "chantés". L'intérêt musical se fait tout de suite moindre, laissant la place à la voix qui remplace toutes les petites subtilités et variations que les producteurs incorporaient auparavant dans leur musique. On citera, entre autres, feu Pendulum ou encore Noisia et Foreign Beggars pour leur projet commun I Am Legion.
Côté instru, les cinq pistes dont je parlais plus haut ont au moins l'avantage de rappeler les belles heures (et belles sonorités) de State Of Mind. Tous les ingrédients qui faisaient (et font toujours un peu, quand même) l'identité du duo néo-zélandais se retrouvent particulièrement dans "Deeper Stories" et "Punkd" au niveau des sonorités organiques et tribales sur basses lourdes et nappes miroitantes de synthés en fond. Non, la Drum And Bass de State Of Mind n'est pas morte, mais a bien l'air de disparaître petit à petit avec le temps. Reste à voir ce qu'il en sera sur le prochain album (Eat The Rich - 2014).
Un troisième album loin d'être mauvais mais qui m'aura bien déçu sur de nombreux points. Il faut reconnaître un travail qui se laisse écouter, sans pour autant crever les plafonds. Dommage.
09/03/2014
[Album] Incubus : "Make Yourself"
Artiste : Incubus
Album : Make Yourself
Troisième Album
Sortie : 1999
Genres : Rock Alternatif, Métal Alternatif, Rock Funk
Label : Immortal Records
Morceaux à écouter : Nowhere Fast, The Warmth, Pardon Me
♥♥♥♥♥
> Ecouter l'album sur Youtube <
C'est toujours un plaisir de se repasser du Incubus, et ce pour multiples raisons. La première est évidemment que la musique est bonne, en plus d'être "intéressante". Mais ce qui est aussi fascinant dans la discographie des californiens, c'est que chaque album est le marqueur d'une époque pour le groupe, leur musique évoluant au fil du temps. Pour beaucoup de fans d'Incubus, S.C.I.E.N.C.E. est et restera probablement le "meilleur" album de la bande et c'est largement justifié. Il se trouve toutefois que le plaisir que je prends à écouter Make Yourself est un tantinet plus grand que pour le précédent, cité plus haut. Difficile de l'expliquer. Peut-être moins de folie et donc un travail plus carré, plus facile à digérer et à apprécier. Il n'en reste pas moins que cet avis n'engage que moi. Ce troisième album d'Incubus est donc mon préféré à ce jour et même quinze ans après sa sortie, je ne m'en lasse guère.
Derrière le titre se cache un conseil avisé qu'on pourrait traduire approximativement par "fais le toi-même" ou toute autre formule s'en rapprochant. Le morceau qui donne son nom à l'album résume très bien cette notion ("If you let 'em fuck you there will be no foreplay", le "they" restant très vague), preuve que le groupe est encore quelque peu engagé contre une certaine forme d'autorité. Un truc de jeunes rebelles diront quelques personnes. Peut-on leur en vouloir ? Fungus Amongus n'est pas si loin que ça et le Funk Métal n'est pas non plus oublié sur cet album, disséminé par ci par là, sur les intros de "Nowhere Fast" et "Out From Under" par-exemple. Mais on s'aperçoit rapidement que le groupe a changé, s'est "calmé", a mûri. Make Yourself n'est pas seulement un bon album, c'est aussi un tournant dans la musique d'Incubus.
Et ce ne sont pas les exemples qui manquent ! La liste est aussi longue que le nombre de morceaux qui composent cet opus aussi riche qu'agréable à l'oreille. "Drive", porté par la guitare acoustique ; "I Miss You", balade mélancolique et planante ; "Battlestar Scralatchtica", morceau instrumental Funk à souhait où les musiciens portent les scratchs de Cut Chemist pour un trip psychédélique... et j'en passe. On notera aussi cette culture de l'intro, chère au groupe, où on sent une volonté de "faire monter la sauce" sans pour autant en faire des tonnes, surtout lorsque le premier couplet démarre sur une touche beaucoup moins percutante (on retrouve cet effet de surprise sur "Clean" où le djembé fait son apparition, "Nowhere Fast" ou encore "Privilege"). Un savoureux mariage entre les restes de Métal et la nouvelle touche beaucoup plus Rock Alternatif que le groupe tendait à développer sur cet album.
L'évolution est d'ailleurs notable sur les ambiances et les effets apportés sur les instruments, encore plus nombreux qu'avant. La guitare d'Einziger en prend plein les cordes grâce l'habituelle utilisation de nombreuses pédales par le gaillard. Il suffit de pencher l'oreille sur les couplets de "Out From Under", les notes lumineuses de "The Warmth" ou encore les riffs miroitants et psychédéliques des couplets de "When It Comes". Et il en est de même pour tout le reste des instruments, Incubus démontrant une fois de plus ici l'étendue de son talent et de son inspiration. La marque des grands groupes.
Un album complet, riche et inspiré qui, bien que moins risqué et novateur que son grand frère S.C.I.E.N.C.E., reste pour moi le plus agréable des deux à écouter. Annonçant le futur musical du groupe et son nouveau penchant pour le Rock Alternatif, s'éloignant petit à petit du Funk Métal, ce Make Yourself est une très bonne galette.
Album : Make Yourself
Troisième Album
Sortie : 1999
Genres : Rock Alternatif, Métal Alternatif, Rock Funk
Label : Immortal Records
Morceaux à écouter : Nowhere Fast, The Warmth, Pardon Me
♥♥♥♥♥
> Ecouter l'album sur Youtube <
C'est toujours un plaisir de se repasser du Incubus, et ce pour multiples raisons. La première est évidemment que la musique est bonne, en plus d'être "intéressante". Mais ce qui est aussi fascinant dans la discographie des californiens, c'est que chaque album est le marqueur d'une époque pour le groupe, leur musique évoluant au fil du temps. Pour beaucoup de fans d'Incubus, S.C.I.E.N.C.E. est et restera probablement le "meilleur" album de la bande et c'est largement justifié. Il se trouve toutefois que le plaisir que je prends à écouter Make Yourself est un tantinet plus grand que pour le précédent, cité plus haut. Difficile de l'expliquer. Peut-être moins de folie et donc un travail plus carré, plus facile à digérer et à apprécier. Il n'en reste pas moins que cet avis n'engage que moi. Ce troisième album d'Incubus est donc mon préféré à ce jour et même quinze ans après sa sortie, je ne m'en lasse guère.
Derrière le titre se cache un conseil avisé qu'on pourrait traduire approximativement par "fais le toi-même" ou toute autre formule s'en rapprochant. Le morceau qui donne son nom à l'album résume très bien cette notion ("If you let 'em fuck you there will be no foreplay", le "they" restant très vague), preuve que le groupe est encore quelque peu engagé contre une certaine forme d'autorité. Un truc de jeunes rebelles diront quelques personnes. Peut-on leur en vouloir ? Fungus Amongus n'est pas si loin que ça et le Funk Métal n'est pas non plus oublié sur cet album, disséminé par ci par là, sur les intros de "Nowhere Fast" et "Out From Under" par-exemple. Mais on s'aperçoit rapidement que le groupe a changé, s'est "calmé", a mûri. Make Yourself n'est pas seulement un bon album, c'est aussi un tournant dans la musique d'Incubus.
Et ce ne sont pas les exemples qui manquent ! La liste est aussi longue que le nombre de morceaux qui composent cet opus aussi riche qu'agréable à l'oreille. "Drive", porté par la guitare acoustique ; "I Miss You", balade mélancolique et planante ; "Battlestar Scralatchtica", morceau instrumental Funk à souhait où les musiciens portent les scratchs de Cut Chemist pour un trip psychédélique... et j'en passe. On notera aussi cette culture de l'intro, chère au groupe, où on sent une volonté de "faire monter la sauce" sans pour autant en faire des tonnes, surtout lorsque le premier couplet démarre sur une touche beaucoup moins percutante (on retrouve cet effet de surprise sur "Clean" où le djembé fait son apparition, "Nowhere Fast" ou encore "Privilege"). Un savoureux mariage entre les restes de Métal et la nouvelle touche beaucoup plus Rock Alternatif que le groupe tendait à développer sur cet album.
L'évolution est d'ailleurs notable sur les ambiances et les effets apportés sur les instruments, encore plus nombreux qu'avant. La guitare d'Einziger en prend plein les cordes grâce l'habituelle utilisation de nombreuses pédales par le gaillard. Il suffit de pencher l'oreille sur les couplets de "Out From Under", les notes lumineuses de "The Warmth" ou encore les riffs miroitants et psychédéliques des couplets de "When It Comes". Et il en est de même pour tout le reste des instruments, Incubus démontrant une fois de plus ici l'étendue de son talent et de son inspiration. La marque des grands groupes.
Un album complet, riche et inspiré qui, bien que moins risqué et novateur que son grand frère S.C.I.E.N.C.E., reste pour moi le plus agréable des deux à écouter. Annonçant le futur musical du groupe et son nouveau penchant pour le Rock Alternatif, s'éloignant petit à petit du Funk Métal, ce Make Yourself est une très bonne galette.
02/03/2014
[Vidéos] SuperMonk 2.0 avec Ace Out / Try $ Again
Peut-être que tout le monde ne connaît pas Super Moine, ce héros légendaire résidant dans un monastère qui fût autrefois détruit par des Vikings... Le personnage créé par Supamonks Studios prenait vie dans un court métrage en 2005 où le pitch pouvait tenir sur un quart de post-it. De l'action, du sang et une petite dose d'humour, le tout sur une chanson de Ace Out intitulée "We're Right".
Pour ceux qui ne verraient pas de quoi je parle :
Il aura fallu attendre 2014, presque dix ans après, pour que Super Moine soit de retour dans une version entièrement "remastérisée" pour un petit plaisir qui se regarde sans broncher. Mais cette fois, on a droit à une toute autre qualité d'animation, de rendu et aussi d'humour ! En effet, dans pratiquement chaque plan se cache un clin d’œil ou une petite connerie allant de la référence à Game Of Thrones, du panneau de parking pour handicapés au beau milieu du monastère à la barre Mars en référence à la fameuse publicité pour la barre chocolatée, en passant même par les saintes couilles et le saint pénis de notre héros... Précisons toutefois que cette nouvelle version du court métrage fait ici office de publicité pour le lancement d'un soda bio à base de plantes alpines : le Holypop Soda. Ouaip ! Made in France, les gens !
Bonus :
Le nouveau clip du groupe vallonnais (Allier) Try $ Again, où le message pourrait difficilement être plus clair, appuyé par une animation et des lyrics mis en scène par un ancien collègue de promo. Sympa !
Le nouveau clip du groupe vallonnais (Allier) Try $ Again, où le message pourrait difficilement être plus clair, appuyé par une animation et des lyrics mis en scène par un ancien collègue de promo. Sympa !
[EP] Bak Trak : "Voltage"
Artiste : Bak Trak
EP : Voltage
Sortie : 2014
Genres : Electro Rock/Noise, Instrumental
Label : Autoproduction
♥♥♥
> Ecouter l'EP sur BandCamp <
Si on me demandait de citer des groupes d'Electro Rock Noise ou trucs du même acabit (il est parfois difficile de mettre une étiquette de genre sur le style musical de certains artistes, et tant mieux !), ma connaissance en la matière étant plutôt limitée, je me hasarderais probablement à citer des groupes comme Fumuj ou Ez3kiel. Et ça tombe plutôt bien, car les trois gaillards de Bak Trak assument pleinement ces influences !
Derrière la formation se cachent trois musiciens issus d'un groupe de Trip-Hop Rock répondant au nom d'After Blowdown. Une basse, des machines et une batterie pour de l'instrumental vitaminé aux synthés. Un mélange qui a déjà largement fait ses preuves sur mes oreilles avec le troisième album de Fumuj, album qui me revient directement en tête dès les premières secondes de cet EP. Ici, pas de chant. La basse et la batterie tapissent chaque pièce d'une ligne hypnotique, l'Electro fait ensuite le reste. La recette est un peu évidente mais, paradoxalement, celle-ci fonctionne bien : une ambiance, l'apparition de chaque élément musical, une douce montée en puissance et une explosion d'énergie qui, pour les plus sensibles, paraîtra sans aucun doute un peu "violente". Dans un autre registre, cela rappelle un peu le travail d'Ez3kiel et Hint lors de leur Collision Tour 2009, à la différence qu'il y a ici beaucoup moins d'instruments impliqués, comme une guitare électrique par-exemple (dommage, peut-être, mais c'est aussi l'une des particularités de Bak Trak justement).
Voici donc cinq titres rudement bien produits, au son d'une propreté à laquelle il n'y a rien à redire, au mixage et mastering suffisamment intéressants pour se repasser plusieurs fois l'opus au casque et déceler toutes nuances ou sonorités qui nous auraient échappées. On notera d'ailleurs un jeu stéréo quelque peu perturbant mais qui a le mérite de mettre nos sens en éveil (bon, okay, surtout notre ouïe) pour maintenir notre concentration sur les lignes de synthés qui fusent sur plusieurs couches.
La question qu'il faut se poser maintenant, c'est de savoir si une (ou plusieurs) voix aurai(en)t sa (leur) place sur de telles compositions ? La réponse est sans aucun doute oui, dans le seul et unique cas où Bak Trak tendrait à conserver la même ligne directrice dans sa façon de produire. En effet, nombreux sont les groupes prenant la voie de l'instrumental et il devient de plus en plus difficile de se démarquer. En ce sens, l'intérêt de la musique de Bak Trak ne se trouve pas dans la richesse des lignes mais plutôt dans ses ambiances et son énergie. Il y a fort à parier qu'une certaine prise de risque sera nécessaire au trio pour donner tout l'intérêt (amplement mérité) à sa musique ou il sera alors difficile de se renouveler. Cela dit, on sent que les gars maîtrisent leur sujet et il est évident que c'est à leur portée.
Un premier EP qui ne renouvelle pas le genre mais qui fait office de très bonne carte de visite dans le paysage musical français, et même à l'étranger (un des gros avantages de la musique instrumentale, c'est qu'elle traverse facilement les frontières !). Un travail méticuleux à l'énergie débordante qui laisse présager de très bonnes choses pour la suite ! Fort sympa.
EP : Voltage
Sortie : 2014
Genres : Electro Rock/Noise, Instrumental
Label : Autoproduction
♥♥♥
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Si on me demandait de citer des groupes d'Electro Rock Noise ou trucs du même acabit (il est parfois difficile de mettre une étiquette de genre sur le style musical de certains artistes, et tant mieux !), ma connaissance en la matière étant plutôt limitée, je me hasarderais probablement à citer des groupes comme Fumuj ou Ez3kiel. Et ça tombe plutôt bien, car les trois gaillards de Bak Trak assument pleinement ces influences !
Derrière la formation se cachent trois musiciens issus d'un groupe de Trip-Hop Rock répondant au nom d'After Blowdown. Une basse, des machines et une batterie pour de l'instrumental vitaminé aux synthés. Un mélange qui a déjà largement fait ses preuves sur mes oreilles avec le troisième album de Fumuj, album qui me revient directement en tête dès les premières secondes de cet EP. Ici, pas de chant. La basse et la batterie tapissent chaque pièce d'une ligne hypnotique, l'Electro fait ensuite le reste. La recette est un peu évidente mais, paradoxalement, celle-ci fonctionne bien : une ambiance, l'apparition de chaque élément musical, une douce montée en puissance et une explosion d'énergie qui, pour les plus sensibles, paraîtra sans aucun doute un peu "violente". Dans un autre registre, cela rappelle un peu le travail d'Ez3kiel et Hint lors de leur Collision Tour 2009, à la différence qu'il y a ici beaucoup moins d'instruments impliqués, comme une guitare électrique par-exemple (dommage, peut-être, mais c'est aussi l'une des particularités de Bak Trak justement).
Voici donc cinq titres rudement bien produits, au son d'une propreté à laquelle il n'y a rien à redire, au mixage et mastering suffisamment intéressants pour se repasser plusieurs fois l'opus au casque et déceler toutes nuances ou sonorités qui nous auraient échappées. On notera d'ailleurs un jeu stéréo quelque peu perturbant mais qui a le mérite de mettre nos sens en éveil (bon, okay, surtout notre ouïe) pour maintenir notre concentration sur les lignes de synthés qui fusent sur plusieurs couches.
La question qu'il faut se poser maintenant, c'est de savoir si une (ou plusieurs) voix aurai(en)t sa (leur) place sur de telles compositions ? La réponse est sans aucun doute oui, dans le seul et unique cas où Bak Trak tendrait à conserver la même ligne directrice dans sa façon de produire. En effet, nombreux sont les groupes prenant la voie de l'instrumental et il devient de plus en plus difficile de se démarquer. En ce sens, l'intérêt de la musique de Bak Trak ne se trouve pas dans la richesse des lignes mais plutôt dans ses ambiances et son énergie. Il y a fort à parier qu'une certaine prise de risque sera nécessaire au trio pour donner tout l'intérêt (amplement mérité) à sa musique ou il sera alors difficile de se renouveler. Cela dit, on sent que les gars maîtrisent leur sujet et il est évident que c'est à leur portée.
Un premier EP qui ne renouvelle pas le genre mais qui fait office de très bonne carte de visite dans le paysage musical français, et même à l'étranger (un des gros avantages de la musique instrumentale, c'est qu'elle traverse facilement les frontières !). Un travail méticuleux à l'énergie débordante qui laisse présager de très bonnes choses pour la suite ! Fort sympa.
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